Montréal, le 15 décembre 1998
Je sens confusément que cette expérience tire à sa fin. Non parce qu'elle serait moche et ennuyante, au contraire, mais bien plutôt parce que, si vous vous souvenez bien, je devais la vivre en tant qu'utilisateur.
Or, l'utilisateur Dumais vit très bien avec Linux. Il écrit avec Linux, calcule avec Linux, se branche au Net avec Linux, fait avec Linux des pages HTML, du graphisme, et tripote des bases de données très puissantes. L'utilisateur Dumais a même pu jouer quelques parties de DOOM et de Quake avec Linux, c'est vous dire.
Mais attention. L'utilisateur Dumais n'a pas branché son scanner (quoique cela fonctionne très bien), il n'a pas de graveur de CD (mais le logiciel sous Linux est parait-il efficace), il n'a pas encodé de fichiers MP3, mais, il le sait, cela aussi se fait en deux coups de cuillère à pot. Bref, on peut très bien vivre avec Linux. Que voulez-vous rajouter à cela?
Vous cherchez une alternative à Microsoft ou Apple? Alors Linux est fait pour vous. Mais, attention, vous devez être prêt à y mettre le temps au début. Car autant il est simple et rapide d'installer et de configurer un serveur Linux avec tous les services comme le serveur Web, FTP, telnet et tutti quanti, autant installer Linux en configuration mono-utilisateur demande temps, apprentissage et, souvent, un bon coup de main de la communauté Linuxienne. Et ce **** de serveur X: l'enfer mes frères, l'enfer...
Le problème? Les pilotes (drivers), ces foutus pilotes. Si seulement les manufacturiers décidaient de jouer le jeux et de « relâcher » les spécifications complètes de leurs composantes, tout serait si simple. Ou mieux, en plus de développer un pilote Windozes et/ou Macintosh, pourquoi ne nous offriraient-ils pas aussi un pilote Linux?
En passant, n'ayez crainte: il ne s'agit pas ici d'un adieu. Simplement, comme vous l'aurez constaté, cette chronique se fait plus parcimonieuse. Si j'avais décidé de jouer le jeu en tant qu'« expert », c'est sûr qu'elle aurait pris une tournure différente. Nous aurions parlé de MHz, de gigatruc et de téraflops!!! Mais l'utilisateur moyen se tamponne de ce charabia. Sa préoccupation? Que ça fonctionne sans problème. Et pour cela, Linux est imbattable.
Jamais et je le répète jamais Linux ne m'a laissé tombé. Au contraire, s'il est un système d'exploitation que je n'ai jamais réussi à prendre en défaut, c'est bien de lui qu'il s'agit.
Les applications? Ah, ça, c'est une autre chose. Et la plus planteuse d'entre toutes
les planteuses? Netscape 4.5. Plus instable que ça, tu meurs.
Je vous reviendrai bientôt pour vous entretenir de la version finale de WordPerfect pour Linux. La version beta me semble en effet fort prometteuse. Un exemple à suivre.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Je vous invite à répondre dans le forum Linux à une autre de mes grandes questions existentielles: depuis le début de cette chronique, quels sont ceux d'entre vous qui se sont risqués à installer Linux? Et quels sont vos commentaires? À défaut, pourquoi n'avez-vous pas fait le saut? Quelles sont les raisons qui vous ont empêché de changer de système d'exploitation?
PS : Moi, grippe-sous? Pfffttttt_;-)))
PPS : Pas de PPPPS (ad nauseam)