Montréal, le 8 janvier 1999

Eh bien, voilà. Nous voici rendu à la fin de cette expérience. Deux mois à vivre avec Linux, sans Windoze ni MacOS. Deux mois à explorer et à comprendre ce système d'exploitation. Une conclusion rapide? Oui, il est tout à fait possible de vivre en Linux. Comme il est tout à fait possible de faire nombre de choses avec un bon vieil Apple II.

Je me suis amusé à fouiner dans mes archives et à chercher des logiciels pour Apple II. Et je vous jure qu'il existe plein de progiciels tout aussi efficaces que ceux en vente aujourd'hui. Même chose en DOS. Si, si, le DOS, vous vous souvenez de cela? Des tableurs, des bases de données, des traitement de texte, et même des interfaces graphiques à la Mac ou à la Windows peuvent rouler sous DOS.

On nous a peu à peu, isolés complètement de notre PC, par le biais d'interfaces de plus en plus complexes. Pourtant, je connais encore des secrétaires qui sont d'une redoutable efficacité avec Word Perfect 5.1 pour DOS. Tellement efficace qu'elles en font plus et mieux que bien des gens armés de la dernière version de Microsoft Office 97 ou Corel WordPerfect Office.

Alors, pourquoi Linux? Parce que Linux, c'est un système d'exploitation qui ne plante pas. Rien à faire, en deux mois d'utilisation, je n'ai pas réussi une fois à le faire planter. Les applications elles, peuvent s'exiler au royaume du crash virtuel, mais Linux lui, reste imperturbable.

Adopter Linux, c'est aussi faire partie d'une formidable communauté. Des gens merveilleux qui n'hésitent pas à dépanner généreusement les nouveaux utilisateurs. Des gens extraordinaires qui prennent de leur temps precieux pour en plus, apporter des améliorations au système d'exploitation. J'ai l'impression, de ce coté,-la que Microsoft aurait besoin d'un petit coup de main. Plus bogué que Win98, tu meurs.

Adopter Linux, c'est aussi avoir à sa disposition un formidable bassin de logiciels puissants, bien fait, et plus souvent qu'autrement, gratuit. Que dis-je, gratuit. Non seulement ces progiciels sont gratuits, mais en plus, leur code source est souvent disponible. Vous pouvez ainsi, si le cœur vous en dit, y apporter vos propres améliorations qui seront peut-être, par la suite, incorporées au logiciel. Non seulement vous en profiterez, mais c'est aussi toute la communauté qui en tirera profit.

Aujourd'hui, en ce doux mois de janvier, malgré le fait que cette expérience soit terminée, j'ai toujours un ordi avec Linux d'installé. Oui, il y a aussi un gros PC qui turbine avec Windows, mais Linux n'est pas disparu de mon disque dur. Je me promène, d'un PC à un autre, tantôt en Windows, tantôt en Linux. Entre les deux, mon cœur balance.

Pour les jeux, il y aura toujours une préférence pour la plateforme de l'oncle Bill. Je ne peux me passer de mon Age of Empire et de mon Flight Simulator. J'aime ces jeux. Et désolé, cher peuple en folie, Linux ne peut encore me donner ces plaisirs solitaires. ;-)))

Alors, vous sentez-vous prêt à faire le saut vers Linux? Êtes-vous curieux de tester ce magnifique système d'exploitation? Je vous avertis, préparez-vous, prenez le temps de lire, de vous renseigner, et même, de devenir membre d'un club Linux de votre région, comme Linux-Québec par exemple. Car à moins que vous ne soyez un pro de l'informatique, configurer Linux, ce n'est pas de la tarte.

Mais une fois ce travail accompli, et avec les bonnes applications, n'ayez crainte. Vous pourrez à peu près tout faire ce qu'il est possible d'effectuer sous n'importe laquelle autre plateforme logicielle.

Je crois sincèrement que les gouvernements, ceux qui dépensent notre argent, devraient, dans un soucis d'economie et aussi de performances, considérer le système d'exploitation Linux et les logiciels issus du mouvement « Open Source ». Linux ne prendra certainement pas la place de Windows, mais il peut s'avérer une alternative des plus intéressantes face à l'hégémonie de la firme de Seattle.

Aujourd'hui, après deux mois d'utilisation, je peux déclarer : « Linux Forever ». C'est ce que je voulais savoir, c'est ce qui a été démontré.

Je sais, on a déjà dit ça avec l'Apple II... Mais qui vous dit que je n'ai pas encore du plaisir à m'amuser avec la première machine concue par Steve Jobs et Steve Wozniack?

Michel Dumais    Reproduction autorisée à certaines conditions

PS : Je sais que vous avez attendu cette conclusion trop longtemps. Je m'en excuse. Mettons cela sur le compte du Temps des Fêtes :-)

PPS :