Automatisation du trafic téléphonique inter-îles, national et international

Wallis et Futuna 1989

 

Préambule

Les îles Wallis et Futuna forment une « collectivité d’outre-mer » française située entre la Nouvelle-Calédonie et Tahiti. Distantes de 250 kms environ, elles totalisent une population de 13 à 14.000 habitants et présentent la particularité d’être gouvernées par 3 rois (1 à Wallis et 2 à Futuna), un administrateur supérieur y représente l’Etat Français.

Jusqu’en 1989, le service téléphonique local, géré par le Service des Postes et Télécommunications (SPT), était réduit au minimum : automatique local à Wallis (grâce à une remorque de type semi-Bourges- CP400- récupérée en métropole et installée par les agents PTT de l’OCIDAC), manuel local à Futuna  et manuel pour tout autre type de trafic (avec interruption la nuit) à l’aide de liaisons radio entre les 2 iles et entre Wallis et Nouméa .

 Ces liaisons radio étaient assurées  par la petite équipe de FCR  en poste à Wallis emmenée par notre ami Aimé Bel, avec l’assistance de FCR Nouméa dirigée par le regretté Jacques Bonnefonds.

Le projet

Sur décision du Gouvernement Français, il fut entrepris de désenclaver ces territoires et de leur assurer une couverture télécommunications permettant d’automatiser tous les types de trafic.

D’une part,

il fut confié à FCR de définir, d’installer et d’exploiter tous les moyens de transmission adaptés à la réalisation du projet ,

et d’autre part,

le Beptom (Bureau chargé des TOM auprès du Ministère des P. et T.) chargea FCR de résoudre les problèmes de commutation permettant l’automatisation intégrale des trafics (inter-iles , national et international).

Gérard Collas, responsable en charge de la Zone Pacifique à la DRP assura, depuis Paris, la coordination et le suivi du projet.

Il fut alors décidé d’établir des liens par voie satellite (système SCPC) entre Wallis et Nouméa mais également entre Wallis et Futuna, la solution FH ne fut pas retenue compte tenu des conditions environnementales particulières (distance de 250 kms sur l’océan sans possibilité de relai).

Le projet fut réalisé en 2 étapes :

-          Installation et mise en service de la station terrienne de Wallis et automatisation du trafic national et international au départ et à l’arrivée de Wallis.

Assistée de Sofrecom, l’équipe technique de FCR Nouméa, emmenée par Yvon Marzin, assura l’ensemble des prestations.

-          Installation et mise en service à Futuna d’une station terrienne et d’un autocommutateur permettant l’automatisation intégrale sur l’ile.

 

Automatisation de Wallis :

La station fut installée en quelques mois.

 Le central téléphonique fut adapté pour assurer les trafics sortant et entrant de Nouméa, le centre international de Nouméa assurant tous les transits (métropole et international) et en grande partie transformé (…avec les moyens du bord…) pour assurer le transit du futur commutateur de Futuna .

Un FH numérique fut installé reliant la station terrienne au central téléphonique.

Les premières communications automatiques internationales furent établies à la fin juillet 1989 et le centre spatial de FCR fut inauguré le 24 août 1989 en présence de Monsieur Michel Rocard, Premier Ministre.

Automatisation de Futuna :

Le chantier de la station terrienne démarra dans la foulée de celui de Wallis.

La complexité du projet résidait dans le choix de l’autocommutateur.

 L’investissement devait être réduit compte tenu du faible nombre d’abonnés et le choix du concentrateur fut adopté.

Afin d’éviter les aller-retours via satellite pour les communications locales (Futuna-Futuna), le coût du secteur spatial étant particulièrement élevé (SCPC) , il fallut dénicher le matériel approprié, à savoir, un concentrateur capable de traiter la communication locale en autonome (type PABX), adapté au système de signalisation (code R2 semi-asservi), aux contraintes du service public ( renvoi des taxes en arrière pour la gestion des cabines téléphoniques publiques) et en mesure de traiter la gestion de l’écho …

Un fabricant belge, Telkon, sur les bases du cahier des charges rédigé par FCR et validé par le Beptom,  accepta d’apporter  à l’un de ses produits toutes les fonctionnalités requises.

Le matériel fut installé en novembre, 3 circuits furent établis entre Wallis et Futuna dont un Speech et Duplex (téléphonie + télex sur la même voie).

Après de multiples ajustements et perfectionnements notamment au niveau des interfaces station-PABX, les liaisons furent exploitables pour l’automatisation du trafic à Futuna.

L’inauguration et la mise en service officielle eurent lieu à la fin novembre 1989 en présence des 2 rois, de l’Administrateur Supérieur, de nombreuses notabilités des iles et de Nouméa.

Une première extension permettant de doubler le nombre de raccordements du concentrateur Telkon fut réalisée en mars 1993 !!! 

Le téléphone devenait une banalité à Futuna ….

Conclusion

Le désenclavement de ces 2 territoires « perdus » dans l’Océan Pacifique a été vécu localement comme une véritable révolution tant sur le plan humain que sur les plans économique et culturel.

Les équipes de FCR peuvent être fières d’y avoir grandement contribué.

Signalons également qu’à la fin des années 1990, deux autocommutateurs numériques à autonomie d’acheminement furent installés respectivement à Wallis (E10B d’Alcatel) et Futuna (Jiscos de Jeumont Schneider) 

Sur demande du Beptom, la DRP de FCR fut chargée de définir les besoins et d’analyser les offres des fournisseurs.

N.B. : à ce jour, Wallis est le dernier « bastion » honorant la présence et le nom de FCR et à ce titre, notre participation à toutes ces actions méritait bien ce témoignage .

 

En bonus (cliquer pour consulter):

-          Vidéo amateur de l’inauguration du site de Futuna, on y reconnaitra de nombreux anciens de FCR Nouméa (dont Jacques Bonnefond et Yvon Marzin), de FCR Wallis (Aimé Bel), de l’OPT Nouméa, du SPT de Wallis et Futuna, et on y découvrira les 2 rois de Futuna et quelques notabilités locales .

 

-          Photos d’amateur.

 

-          Plaquette du Service de Communication de FCR sur Wallis et Futuna