Les systèmes d'exploitation libres comme Linux sont des systèmes 
      d'exploitation réseau de type Unix, multi-tâches et multi-utilisateurs, 
      principalement orientés vers les machines 32 et 64 bits. Ils permettent 
      aux utilisateurs d'obtenir des performances excellentes en termes de 
      fonctionalités, de performances et de stabilité sur du matériel de grande 
      série. Ces systèmes d'exploitation permettent de tirer pleinement parti du 
      matériel récent haut de gamme (PC mono- ou multi-processeurs, Power Mac, 
      Alpha, UltraSPARC), mais peut aussi donner une nouvelle jeunesse à du 
      matériel ancien, même à des 386 (pour certains usages bien précis). Linux 
      a été développé depuis 1991 par des milliers de contributeurs répartis 
      dans le monde entier. FreeBSD, NetBSD et OpenBSD sont trois systèmes 
      d'exploitation libres dérivés de l'Unix Berkeley, aussi baptisé BSD. 
      Il faut ici distinguer seulement les systèmes d'exploitation libres 
      d'inspiration Unix (des "Unix-like"). 
      En effet, un système d'exploitation libre comme FreeDOS, par exemple, 
      est compatible avec MS-DOS, mais pas avec Linux, ni FreeBSD, etc.
Les 
      trois variantes libres de BSD, et la variante commerciale BSDi, supportent 
      les mêmes binaires, c'est à dire qu'un même exécutable (pour une 
      architecture matérielle donnée) peut normalement s'exécuter sans 
      recompilation sur ces quatre systèmes, et aussi les binaires Linux. Les 
      binaires BSD ne sont pas supportés par Linux. 
      La norme iBCS2 (Intel binary compatibility specification release 2), 
      respectée par les systèmes d'exploitation libres d'inspiration Unix sur 
      architecture Intel, permet aux programmes des autres systèmes 
      d'exploitation ouverts respectant cette norme (SCO Unix, Unixware, etc.) 
      de fonctionner sans modification. Ainsi, il est possible par exemple 
      depuis plusieurs années de faire fonctionner les versions SCO Unix 
      d'Oracle 6 ou de Wordperfect 7 sous Linux sans modification. 
      Le mode de traitement des exécutables sous Linux facilite au maximum ce 
      type de compatibilité ; à ce jour, seul le portage iBCS2 a été réalisé. 
      Des travaux sont en cours afin de supporter les binaires Java directement 
      - via la machine virtuelle fournie avec le JDK - ainsi que les binaires 
      DOS et Windows - via Dosemu et Wine. 
      La compatibilité avec les binaires Linux est d'ailleurs devenu un 
      argument commercial fort pour certains Unix propriétaires tels que BSDi. 
      De fait, Linux est en train de devenir la norme de référence des Unix pour 
      PC. 
      Pour être plus précis, il convient de dire que ce ne sont pas 
      réellement les "binaires linux" qui deviennent un standard, mais le format 
      de binaires ELF (utilisé par Linux, mais également par d'autres UNIX 
      commerciaux, comme Solaris par exemple), couplé avec les normes POSIX. En 
      effet, la portabilité des binaires tient plus à la copatibilité des 
      bibliotheques (de langage C, en particulier) et le gestionnaire de 
      librairies dynamiques (le "linker") que le systeme d'exploitation. 
      La grande majorité des logiciels libres, du fait de la diffusion de 
      leurs codes sources et grâce à l'utilisation d'outils qui en augmentent la 
      portabilité, peuvent être compilés pour un grand nombre de variantes 
      d'Unix. On peut cependant affirmer qu'aujourd'hui Linux est la plateforme 
      de développement privilégiée de la plupart des auteurs de logiciels 
      libres, donc la mieux supportée. 
      Il convient enfin de souligner que la compatibilité des sources est 
      souvent préférée à la compatibilité binaire, ce qui fait la grande force 
      des logiciels libres. En effet, à quelques détails près (liés 
      essentiellement à la présence de bibliothèques), des sources bien écrites 
      se compilent à l'identique sur la majorité des UNIX, ou peuvent être 
      portées sans effort démesuré. C'est là que demeure le vrai standard. 
      Une distribution est un ensemble de logiciels assemblés par un expert 
      (souvent une société du secteur, ou une communauté de développeurs et 
      d'utilisateurs). Les différents composants d'une distribution (noyau, 
      interface graphique, logiciels inclus, etc.) fonctionnent normalement 
      ensemble sans difficultés. Ce mode de diffusion des systèmes 
      d'exploitation libres compense le foisonnement parfois hétérogène des 
      développements. 
      Il existe de nombreuses distributions de Linux, certaines généralistes, 
      vendues en grandes surfaces ou en librairies, d'autres spécifiques à 
      certains usages ou à certaines plate-formes. 
      On trouvera des comparaisons entre distributions généralistes de Linux 
      à partir de cette URL : 
      
      
        5. Pour quelles tâches de 
        l'administration les systèmes d'exploitation libres peuvent-il être 
        utilisés ? 
      Les systèmes d'exploitation libres comme Linux peuvent être utilisés 
      partout où Unix est utilisé actuellement, depuis les stations de travail 
      scientifiques jusqu'aux serveurs départementaux et même, de plus en plus 
      souvent, aux très gros serveurs d'entreprise. 
      On peut aussi envisager d'utiliser ces systèmes d'exploitation sur les 
      postes clients. Le chemin de migration le plus sûr concerne les 
      applications client-serveur où l'essentiel des interactions ont lieu à 
      travers un émulateur de terminal ou un navigateur Web. 
      On peut aussi envisager d'utiliser ces systèmes d'exploitation, et 
      notamment Linux, sur un poste bureautique standard : il existe en effet de 
      nombreuses applications bureautiques très complètes et compatibles avec 
      les standards du marché. Comme sous Windows NT, par exemple, il est 
      possible d'assurer la télémaintenance de postes bureautiques Linux . Cette 
      fonctionnalité est très utile pour réduire les coûts de maintenance ou 
      mieux employer le personnel informatique à une époque de pénurie de 
      compétences. Par exemple, l'INRIA-Lorraine gère actuellement environ 70 
      postes bureautiques sous Linux de façon automatique. 
      La compatibilité avec l'existant peut-être assurée soit à travers des 
      émulateurs soit à travers des serveurs d'application de type Citrix ou 
      vmware (http://www.vmware.com/) qui 
      permet d'avoir un bureau NT dans une fenêtre. Une expérience en ce sens 
      est menée à la DRIRE Lorraine. 
      
        6. A quoi ressemble le bureau d'un 
        client Linux, FreeBSD, NetBSD (etc.) muni d'une interface graphique 
        ? 
      Au bureau de n'importe quel environnement graphique moderne : des 
      fenêtres, des menus, des icônes, des boutons, etc. comme sur MacOS, 
      MS-Windows ou OS/2. De plus, l'utilisateur a le choix de l'aspect en 
      fonction des différents gestionnaires de fenêtres (window managers) : 
      Fvwm, Olwm, AfterStep, etc. Avec KDE, par exemple, même un administrateur 
      MS-Windows s'y laisse prendre, etc. Les menus sont non seulement 
      disponibles en anglais, en français, en espagnol, en japonais mais 
      également dans un nombre croissant de langues régionales (ex. catalan, 
      breton) et en espéranto. Pour se faire une idée, on trouvera une série de 
      copie d'écrans sur le site de l'AFUL : http://www.aful.org/presentations/ecrans.html 
      et http://themes.org/. 
      3. Technique d'utilisation des systèmes 
      d'exploitation libres 
      
        1. Utilisation d'une machine sous un 
        système d'exploitation libre pour fournir des services centraux (DNS, 
        NIS, HTTP, NFS, comptes utilisateurs, routage réseau, e-mail, etc.) : 
        performances ? risques et pièges ? 
      Tous ces services réseaux, et quelques autres (FTP, LDAP, DHCP, 
      SMB...), constituent la base de tout système Unix standard, et sont donc 
      évidemment disponibles sous Linux, FreeBSD et autres, et constituent 
      actuellement l'une des principales utilisations professionnelles de ces 
      systèmes. Les performances sont en général au moins comparables à celles 
      des meilleurs systèmes du marché. Le protocole de partage de fichiers NFS 
      resta longtemps une exception notable, mais la dernière version du noyau 
      de Linux, la 2.2, a permis de rattraper les performances de la meilleure 
      implémentation actuelle, celle de SUN. 
      Un compte-rendu récent d'un acteur de l'IETF (Internet Engeneering Task 
      Force) souligne: "Linux constitue une part importante des activités de 
      l'IETF. Il continue à être une plate-forme importante pour les 
      implémentations de références des protocoles [...], même quand le 
      développement originel se déroule sur une autre plate-forme". Selon le 
      Gartner Group, FreeBSD est l'une des plate-formes les plus performantes 
      pour des applications d'entreprises (http://advisor.gartner.com/n_inbox/hotcontent/hc_2121999_3.html). 
      
      Les risques et pièges sont principalement le fait d'autres systèmes 
      non-libres dont les promoteurs implémentent des protocoles privés ou 
      fermés, peu voire pas documentés, qui ont, de fait, du mal à être 
      supportés par des systèmes d'exploitation ouverts, libres ou non. 
      Cependant, certains protocoles "propriétaires" sont implémentés sur 
      Linux : Appletalk, IPX (Novell), par exemple - ainsi que des protocoles 
      d'avenir : Numeris/RNIS/ISDN, ATM, xDSL. 
      Les distributions Linux conçues en Europe (ex. SuSE 6.0) intègrent des 
      produits de chiffrement forts dont on ne peut disposer avec les logiciels 
      importés des Etats-Unis. On peut ainsi construire un serveur Web sécurisé 
      en 128 bits, disposer d'outils de signature RSA 1024 bits ou de tunneling 
      168 bits nécessaires dans le cadre du déploiement d'Extranet sécurisés. La 
      disponibilité du code source permet aussi de faciliter la validation des 
      logiciels par le SCSSI. 
      
        2. Les systèmes d'exploitation libres 
        et les périphériques : quid des différents drivers pour imprimantes, 
        scanners, lecteur dat, modems RTC, etc. 
      Pour les imprimantes, on préfèrera les imprimantes réseau PostScript, 
      qui sont les plus simples à mettre en oeuvre. Pour les autres, on passe 
      par l'intermédiaire d'un filtre logiciel d'impression qui transforme le 
      PostScript en instructions d'impression spécifiques à chaque imprimante. 
      On ne peut pas utiliser certaines imprimantes laser spécifiques à Windows, 
      strictement réservées à ce système d'exploitation. 
      Un grand nombre de scanners sont supportés par le logiciel SANE (www.mostang.com/sane/).
      Les lecteurs de cartouches et de DAT SCSI sont convenablement gérés (on 
      peut citer Tandberg, Hewlett-Packerd, Exabyte, etc.). Les lecteurs de 
      cartouches aux normes "QIC" et "Floppytape" fonctionnent aussi sans 
      problème. La plupart des modems RTC et un certain nombre de modems RNIS, 
      sont supportés, à l'exception de certaines modems spécifiques à Windows, 
      strictement réservées à ce système d'exploitation. Tous les modems série 
      sont supportés. 
      La version 2.2 du noyau Linux intègre des drivers pour de nombreuses 
      cartes d'acquisition vidéo, mais il manque encore les logiciels 
      applicatifs pour en tirer pleinement parti. 
      
        3. Quels sont les logiciels de dessin 
        industriel qui existent sous systèmes d'exploitation libres ? 
        
      Une petite liste de logiciels de type CAD sont référencés à l'URL: http://www.linux-center.org/fr/applications/cad/ 
      Pour les logiciels commerciaux, on peut citer Megahedron, Tecplot, VariCAD 
      et VARKON, notamment. 
      
        4. Des logiciels fonctionnant sous 
        DOS peuvent-ils fonctionner sous systèmes d'exploitation libres ? 
        
      Il y a sous Linux un très bon émulateur pour DOS (dosemu) qui a déjà 
      été utilisé pour des applications critiques (bases de données) avec 
      succès. (Cf. `Replacing Windows NT by Linux', http://citv.unl.edu/linux/LinuxPresentation.html). 
      
      L'un des avantages de cette solution est de bénéficier des mécanismes 
      de protection (mémoire virtuelle et indépendance des tâches) de Linux - 
      qui sont également disponibles sous Solaris, Windows NT, etc. 
      Cet émulateur nécessite cependant un copie de MS-DOS ou d'un système 
      compatible (DR-DOS, FreeDOS,...).
Sous FreeBSD, il existe un outil 
      équivalent : pcemu. 
      
        5. Pourquoi l'installation de 
        systèmes d'exploitation libres est-elle souvent décrite comme une 
        opération complexe ? Quelles en sont les grandes lignes ? 
      
      L'installation des principales distributions de Linux et celle de 
      FreeBSD s'est considérablement simplifiée ces dernières années. Elle n'est 
      actuellement pas plus complexe que l'installation d'un système comme 
      Windows - lequel est souvent préinstallé sur les machines achetées, ce qui 
      masque la complexité de l'opération. La préinstallation d'autres systèmes 
      d'exploitation que ceux de Microsoft sur des machines compatibles Intel 
      commence à être offerte par certains constructeurs (notamment Dell, Compaq 
      et IBM). 
      Il se peut cependant que sur du matériel récent, certains problèmes 
      spécifiques apparaissent. C'est pourquoi il faut effectuer ses achats 
      auprès de vendeurs qui garantissent la compatibilité de leur matériel avec 
      Linux ou de vérifier que le matériel figure déja dans les HowTo. 
      Typiquement l'installation d'une distribution se fait à partir d'un 
      CD-ROM, mais il est aussi possible de réaliser une installation à partir 
      d'un serveur de fichiers en réseau. Les principales étapes sont : 
      
        - amorçage depuis le CD-ROM ou à partir d'une disquette spécifique, 
        dont l'image se trouve sur le CD-ROM. 
        
- partitionnement ou repartitionnement du disque dur. C'est la partie 
        la plus délicate, surtout si on souhaite installer Linux sur un système 
        qui contient déjà Windows sans altérer les données de ce dernier, ou si 
        on veut réaliser un partitionnement "optimal" pour un schéma 
        d'utilisation donné. Le repartitionnement est d'autant plus délicat 
        lorsqu'il s'agit de Windows NT car les utilitaires libres ne peuvent pas 
        s'attaquer à NTfs. 
        
- choix des sous-systèmes à installer (typiquement, client ou serveur, 
        mais des choix plus fins sont toujours possibles). 
        
- auto-détection ou réglage manuel des paramètres des pilotes de 
        périphériques (type de clavier, de carte vidéo, de moniteur, d'adapteur 
        IDE ou SCSI) et réseaux (numéro IP, passerelle, serveur de noms). 
        
- choix des services à lancer au démarrage. 
Toutes ces opérations peuvent être automatisées une fois pour toute si 
      l'on souhaite installer et configurer un grand nombre de machines 
      identiques (typiquement, des postes clients). 
      On peut noter qu'il existe des solutions préinstallées conçues pour 
      être plus simples d'emploi que Windows ou MacOS. Par exemple, la DRIRE 
      Lorraine a installé un serveur Qube sous Linux (www.cobaltmicro.com) en 
      quelques minutes pour son Intranet. Ce serveur est entièrement 
      configurable à distance par le Web à partir d'un poste Linux, Windows ou 
      MacOS.
      http://www.lmi.fr/src/lmi/cherche2.nsf/?SearchSite&query=drire 
      
      
        6. Comment choisir une machine et ses 
        périphériques lorsqu'on la destine à tourner sous système d'exploitation 
        libre ? 
      Dans le cas de Linux, on prendra soin de vérifier sur le `Hardware 
      Compatibility Howto' (http://www.freenix.org/unix/linux/HOWTO/Hardware-HOWTO.html 
      ou http://metalab.unc.edu/LDP/HOWTO/Hardware-HOWTO.html 
      (en anglais)) si ce matériel est supporté. 
      Dans le cas de FreeBSD les informations sur les configuration 
      supportées peuvent être obtenues à http://www.freebsd-fr.org/handbook/install.html#INSTALL-HW 
      .
      On peut aussi s'adresser à l'un des constructeurs (notamment Dell, 
      Compaq et IBM, mais aussi certains assembleurs) qui proposent des 
      configurations préinstallées avec Linux, ce qui en rend la mise en oeuvre 
      aussi simple que celle des machines préinstallées avec MS-Windows. 
      
        7. Quelles sont les les performances 
        des systèmes d'exploitation libres sur des architectures 
        multiprocesseurs ? Y a-t-il des données quantitatives et des 
        comparaisons disponibles ? 
      Voir la FAQ de David Mentré: http://www.irisa.fr/prive/dmentre/smp-faq/smp-faq.html 
      
      
        8. De quelle manière peut on assurer 
        sur un ordinateur utilisant un système d'exploitation libre le Helpdesk, 
        la prise de main à distance, la prévention des pannes ? 
      
      Encore une fois, il faut distinguer les systèmes d'inspiration Unix. 
      Pour ceux-ci, la prise de main à distance est une fonctionnalité native. 
      Aucun logiciel spécifique n'est donc à prévoir. De plus, tous les systèmes 
      d'affichage (le système X-Window, en particulier) sont conçus pour 
      fonctionner à distance. 
      Pour la prise de main hétérogène avec le monde MS-Windows (dans un sens 
      ou dans l'autre), on peut utiliser le système VNC (virtual network 
      computer, logiciel libre développé conjoitement par Oracle et Olivetti) 
      qui assure entre autres les fonctionnalités de déport des organes clavier, 
      écran et souris sur une machine distante. 
      En matière de prévention des pannes, la redondance est toujours la 
      règle. Avec un système d'exploitation libre d'inspiration Unix, celle-ci 
      est réalisable comme avec tous les autres sytèmes ouverts. 
      4. Intéropérabilité des systèmes d'exploitation 
      libres avec dautres systèmes au sein d'une machine ou d'un réseau 
      
      
        1. Interopérabilité systèmes 
        d'exploitation libres/Windows 95-98, NT, MacOS au sein d'un même 
        réseau
      Le logiciel serveur Samba 2.0 (fr.samba.org) permet de remplacer 
      l'ensemble des services réseaux de Windows NT Server par un unix libre (cf 
      question 3). 
      Les couches AppleTalk sont intégrées au noyau. Le logiciel libre 
      Netatalk, intégré à la plupart des distributions Linux ou aux offres de 
      serveurs préconfigurés, offre les services d'un serveur AppleShare avec un 
      niveau de performance comparable ou supérieur. Sa dernière version gère 
      les services de partage de fichiers AppleShare à la fois sous AppleTalk et 
      TCP/IP. 
      Par ailleurs, les couches réseau Appletalk et IPX (Netware) sont gérées 
      par le système. 
      
        2. Quels problèmes peuvent survenir 
        quand des clients Windows 95 ou MacOS accèdent à des serveurs sous 
        système d'exploitation libre ? 
      Deux types de problèmes :
      
        - Lors d'une nouvelle version de l'OS (MacOS ou Windows), l'éditeur 
        peut introduire des bugs ou des fonctionnalités cachées qui rendent le 
        serveur Samba ou Netatalk temporairement et partiellement incompatible. 
        Une mise à jour est habituellement rapidement proposée sur Internet pour 
        gérer ces évolutions. Il s'agit cependant d'un problème rencontré par 
        les éditeurs (Microsoft, Apple) eux-mêmes lorsqu'une version du logiciel 
        client n'est pas compatible avec une version du logiciel serveur. Sous 
        Linux, les correctifs arrivent souvent plus rapidement. 
        
- La gestion des accents n'est pas toujours parfaite lorsque l'on 
        cherche à relire un fichier enregistré sous Netatalk à partir d'une 
        machine en NFS ou Samba. 
        3. Qu'est-ce Samba 
        ? 
Extrait de la doc Samba de Jérôme le Tanou (http://www.ujf-grenoble.fr/~letanou/samba.html) 
      : 
      "Samba est un ensemble de programmes qui permet d'offrir ou/et 
      d'utiliser des ressources partagées via le jeu de commandes SMB (Server 
      Message Block) issu de NetBIOS (Network Basic Input/Output System). En 
      clair, Samba permet à une machine Unix de parler Microsoft, et ainsi de 
      remplacer un serveur de fichiers NT." 
      Samba est donc directement compatible avec LAN Manager/LAN Server. 
      
        4. quelles sont les modalités de 
        migration d'une base de données SQL sous Windows NT vers systèmes 
        d'exploitation libres ? 
      Pratiquement tous les SGBDR SQL qui tournent sous NT ou sous Unix 
      propriétaire ont été portés sous Linux et *BSD par leurs éditeurs, à 
      l'exception de Microsoft SQL Server (et MS-Access). 
      Il n'y a donc pas à proprement parler de migration à assurer, mais au 
      plus un simple export/import de la base de données, voire une 
      sauvegarde/restauration. 
      Il est par ailleurs tout a fait possible de se connecter depuis une 
      machine Linux ou *BSD à une machine sous NT ou sous un Unix commercial sur 
      lequel tourne une base de données, par exemple en utilisant le protocole 
      ODBC. 
      Notons qu'il existe des serveurs de bases de donées libres 
      (PostgresSQL, MySQL) qui remplissent dans certains cas au moins aussi bien 
      leur rôle que des logiciels propriétaires. MySQL a été notamment élu aux 
      Etats-Unis meilleur serveur de bases de données de l'année pour Linux. 
      MySQL est juridiquement libre car il intègre du code GPL, et moralement un 
      shareware. 
      
        5. Pour partager des documents, quel 
        format choisir afin que chaque interlocuteur puisse les lire, y compris 
        dans un environnement où des clients sous système d'exploitation libre, 
        Windows, MacOS, etc. cohabitent ? 
      On veillera de préférence à s'échanger des fichiers en texte pur avec 
      l'encodage de caractères ISO-Latin, ou MIME-encodés (pour le courrier 
      électronique), ou en HTML si l'on souhaite inclure des instructions de 
      formatage. 
      Le format HTML 3.2 est suffisant pour décrire la plupart des 
      enrichissements graphiques nécessaires à un document écrit. 
      Le format RTF, théoriquement portable mais mal documenté par Microsoft, 
      n'est malheureusement pas reconnu de façon complètement satisfaisante par 
      les outils de bureautique actuels sous Linux. 
      Le partage de documents .doc, .ppt ou .xls ne pose pas plus de 
      problèmes entre Linux/MacOS et Windows qu'entre deux machines Windows 
      n'utilisant pas les mêmes suites bureautiques. Les logiciels bureautiques 
      les plus récents sous Linux sont tout à fait capables d'exploiter ces 
      formats et la qualité des filtres de conversion est supérieure à celle de 
      ceux qui sont proposés sous Windows par les concurrent de Microsoft. De 
      même qu'un même document .doc peut apparaître différemment sur deux 
      machines Windows différentes ou ne pas être exploitable lorsque tout le 
      monde n'utilise pas la dernière version d'Office, la lecture d'un document 
      .doc sous Linux est presque toujours possible mais entraîne parfois des 
      modifications de mise en page mineures. 
      Par ailleurs, l'usage de formats de fichiers bien documentés comme 
      HTML, qui ont été conçus à la base pour être lisibles sur de multiples 
      plates-formes, présente plusieurs avantages :
      
        - absence structurelle de "macro-virus" ; 
        
- pérennité des données mieux garantie qu'avec des formats 
        propriétaires ; 
        
- lecture possible à partir de nombreux logiciels. 
Dans le cadre d'un plan réfléchi concernant la gestion de documents, on 
      devra envisager d'utiliser un format normalisé comme SGML ou son 
      successeur probable, XML. 
      On pourra consulter le point de vue de l'INRIA dans le document 
      suivant: http://www.irisa.fr/format-echange-document.html 
      
      
        6. Comment protéger le système 
        d'exploitation libre d'un autre système d'exploitation sur une machine 
        bicéphale (Windows 95 et Linux, par exemple)? Faut-il partitionner le 
        disque d'une machine bicéphale ? 
      Dans le cas d'une machine en double amorçage, il est pratiquement 
      indispensable de créer au moins une partition par système d'exploitation. 
      Si la machine est déjà sous Windows (par exemple) et qu'on souhaite 
      préserver ses anciennes données, il convient d'être prudent et d'utiliser 
      un logiciel spécifique (PartitionMagic, FIPS). 
      Il est déjà arrivé que Windows altère par erreur le contenu de 
      partitions Linux, ce qui conduit certains à consacrer un disque dur 
      différent à chaque système. En effet, Windows (particulierement 95/98) ne 
      vérifie pas les modifications du secteur racine des disques durs : si on 
      repartitionne sans précaution, il ne se rend pas compte de la modification 
      et écrit sur le disque là où il ne devrait plus avoir accès. 
      Linux est capable de lire et écrire dans tous les types communs de 
      systèmes de fichiers (DOS/Windows, MacOS, Unix SysV, Unix BSD, OS/2). 
      Cependant, les partitions NT (au format NTFS) sont actuellement accessible 
      depuis Linux en lecture seulement. 
      L'un des intérêts d'installer deux systèmes est de pouvoir exécuter des 
      logiciels dans des systèmes différents à partir d'une même machine ; ceci 
      peut être très utile pour déployer un serveur de CD-ROM en juke-box, par 
      exemple. Il faut également savoir que les mécanismes de gestion des droits 
      d'accès propres aux systèmes de types Unix sont neutralisés si on donne 
      aux utilisateurs la possibilité d'amorcer les machines sous un système qui 
      n'offre pas ces mêmes mécanismes. 
      
        7. Quel est le degré 
        d'interopérabilité entre les systèmes d'exploitation libres et les Unix 
        commerciaux ? 
      Les Unix libres et les Unix commerciaux peuvent s'échanger des 
      documents de façon complètement transparente via les protocoles de 
      l'Internet et en particulier par NFS. 
      Linux et les *BSD intègrent des modules de compatibilité binaire avec 
      certains Unix commerciaux, par exemple SCO sur Intel, SunOS sur SPARC et 
      Digital Unix sur Alpha. 
      Plusieurs éditeurs d'Unix commerciaux (SCO, BSDi et Sun au moins) ont 
      annoncé qu'ils allaient intégrer la compatibilité binaire Linux dans de 
      futures versions de leurs systèmes sur architectures Intel. 
      
        8. Les micro-ordinateurs sont souvent 
        utilisés comme "terminal" pour les anciennes applications 3270, etc. 
        Comment un client utilisant un système d'exploitation libre peut-il 
        communiquer avec un système centralisé type MVS ? 
      
      Historiquement, les terminaux utilisés dans le monde Unix sont ceux 
      issus du mode Digital (le fameux VT100, en particulier). Les protocoles en 
      sont donc directement interopérables. On peut utiliser soit la liaison 
      directe série, soit le réseau IP (avec le protocole telnet). 
      Par ailleurs, DECnet et LAT sont en cours de portage. X Windows sur 
      transport IP est disponible sous VMS (OpenVMS ou VMS 5 + UCX). VMS est 
      "posixisé". 
      Quant à l'émulation 3270, elle permet d'accéder à des grands systèmes 
      (IBM) pourvu que ceux-ci acceptent le protocole IP. 
      On peut noter que la société française Eridan vend un Network Computer 
      sous Linux avec lecteur de carte à puce intégrée, navigateur Web et 
      émulateurs de terminaux IBM ou Bull. 
      5. La sécurité
      
        1. Quelles sont les grandes données 
        de la sécurité sous systèmes d'exploitation libres ? 
      
      Les systèmes d'exploitation libres, en tant que logiciels libres 
      (disponibilité des sources) bénéficient d'un mécanisme de "revue par les 
      pairs" qui constitue une garantie de l'absence de "cheval de Troie" et 
      plus généralement un très bon gage de sécurité. 
      Néanmoins, il arrive, comme pour les autres systèmes d'exploitation, 
      que des failles soient découvertes soit dans les protocoles, soit dans 
      leurs implémentations. Il s'avère en pratique que des solutions 
      logicielles à ces failles sont en général trouvées pour Linux ou *BSD dans 
      les heures qui suivent leur publication, et librement disponibles par FTP. 
      On rapporte que les systèmes d'exploitation commerciaux sont loin d'avoir 
      la même réactivité dans ce domaine. 
      Il importe donc, lorsqu'on possède une machine connectée directement à 
      l'Internet, de se tenir informé au jour le jour des questions de sécurité, 
      par exemple en suivant de très près les avis du CERT (http://www.cert.org/). 
      Ces recommandations sont évidemment valables pour n'importe quel 
      système d'exploitation. De même, toutes les notions générales relatives à 
      la sécurité s'appliquent à Linux et aux *BSD. 
      Il faut noter que les noyaux de Linux et des *BSD présentent un certain 
      nombre de fonctionnalités originales qui leur donnent un avantage 
      important en termes de sécurité. Il est ainsi possible de fabriquer, à 
      l'aide d'une machine déclassée comme un 386 (éventuellement sans disque 
      dur) un pare-feu à l'aide d'une simple disquette (Linux Router Project, http://www.linuxrouter.org/, voir 
      aussi http://metalab.unc.edu/LDP/HOWTO/Firewall-HOWTO.html 
      ou http://www.freenix.fr/unix/linux/HOWTO/Commercial-HOWTO.html). 
      Il est également possible de créer un firewall avec FreeBSD, comme 
      l'explique cette documentation : http://www.freebsd-fr.org/handbook/firewalls.html 
      . 
      La constitution de réseaux privés virtuels fait aussi partie des 
      fonctionnalités disponibles sous Linux. 
      Par ailleurs, l'accord de Wassenar qui limite l'usage du chiffrement ne 
      s'applique pas aux logiciels libres ce qui garantit l'existence de 
      logiciels de chiffrement vraiement performants. Ainsi, les distributions 
      européennes (ex. SuSE) de Linux comportent du chiffrement fort. 
      Voir une présentation détaillée par Hervé Schauer : http://www.hsc.fr/ressources/presentations/libre/ 
      
      
        2. Quelles sont les garanties en 
        matière de sécurité que l'on peut demander à partir d'un système 
        d'exploitation libre ? 
      Les Unix libres offrent les même garanties en matière de sécurité que 
      la plupart des systèmes Unix: deux niveaux au moins d'accès aux ressources 
      (utilisateur normal et ``super-utilisateur''), identification au niveau 
      groupe d'utilisateurs, indépendance des processus les uns par rapport aux 
      autres, chiffrement de volumes disque. 
      Les commandes Unix traditionnelles d'accès à distance (telnet, rsh, 
      rlogin) sont notoirement insécures, car elles font transiter les données 
      en clair sur le réseau, et notamment les mots de passe. On privilégiera 
      donc les systèmes de connections à base de chiffrement (comme SSH), dont 
      la libéralisation d'usage a récemment été annoncée par le Premier 
      Ministre. 
      
        3. Quels classements les systèmes 
        d'exploitation libre ont-ils en matière de sécurité ? Est-ce susceptible 
        d'évoluer ? Implémentent-ils, notamment, des listes de contrôle d'accès 
        (ACL) et l'audit des tentatives d'accès à un "objet" ? 
      
      Les listes de contrôle d'accès existent pour certains systèmes de 
      fichier disponibles dans les Unix libres, notamment le système de fichiers 
      distribués CODA. L'inclusion des ACL dans le système de fichiers standards 
      (ext2) fait partie des projets de développement en cours. Ce support 
      existe dans les sources actuelles, mais il n'est pas activé. 
      L'audit des accès aux objets réseaux est possible, mais pas pour les 
      objets généraux. 
      
        4. Quels sont les besoins spécifiques 
        aux administrations en matière de sécurité que les systèmes 
        d'exploitation libres peuvent satisfaire ? 
      Voir les transparents de l'exposé d'Hervé Schauer : http://www.hsc.fr/ressources/presentations/libre/ 
      
      Les points saillants :
      
        - audit du code par les pairs ; 
        
- rapidité des corrections de bugs ; 
        
- transparence et indépendance vis-à-vis des éditeurs. 
6. Un projet informatique sous système 
      d'exploitation libre dans l'administration 
      
        1. Quelles sont les procédures 
        administratives à suivre pour pouvoir utiliser des systèmes 
        d'exploitation libres dans un département de l'administration 
        ? 
      La mise en oeuvre d'un projet informatique utilisant un système 
      d'exploitation libre ne se distingue d'un projet sur système 
      d'exploitation commercial qu'à la marge. En effet, les achats de logiciels 
      ne représentent tout au plus que quelques pourcents de la majorité des 
      budgets des projets informatiques. De même, quand il s'agit de se procurer 
      une distribution de Linux, cela correspond le plus souvent à un achat. 
      Dans ce contexte, les procédures administratives traditionnelles doivent 
      fonctionner. 
      
        2. Comment préparer un cahier des 
        charges adapté à la prise en compte des logiciels libres parmi les 
        réponses ?
      La définition d'un cahier des charges fonctionnel complet, sans 
      référence à des solutions logicielles particulières, permet de s'assurer 
      des réponses assises sur des architectures à base de systèmes 
      d'exploitation libres pour la majorité des projets. 
      Par ailleurs, pour toute mise en concurrence, il est recommandé de 
      consulter des sociétés travaillant sur des bases techniques différentes 
      (commerciales et libres) afin de faire jouer à plein la concurrence. 
      Cependant, le niveau de formation des intervenants en matière de 
      logiciels libres peut mériter une investigation spécifique. La 
      démonstration de mise en oeuvre de systèmes analogues chez d'autres 
      clients, ou de maquettes, doit permettre de qualifier leurs compétences et 
      de construire la confiance. 
      
        3. Comment obtenir une aide pratique 
        pour mener un projet informatique utilisant les systèmes d'exploitation 
        libre dans mon département ministériel ? 
      Les ministères sont responsables de leur politique en matière de 
      systèmes d'information. Ils sont donc notamment responsables de la mise à 
      disposition des compétences adéquates au premier et au second niveau s'ils 
      choisissent de mettre en oeuvre des systèmes d'exploitation libres. Ceci 
      s'applique évidemment également aux systèmes commerciaux. 
      Par ailleurs, la communauté des utilisateurs de systèmes d'exploitation 
      libres est une source efficace d'aide, notamment technique, pour les 
      maîtres d'oeuvre d'une architecture utilisant un système d'exploitation 
      libre. De nombreux types de documents et de sources sont disponibles : 
      tutoriels, FAQ, "Howtos" en français (http://www.freenix.fr/linux/HOWTO) 
      ou en anglais (http://metalab.unc.edu/LDP/index.html#howto), 
      listes de discussion (NNTP), mailing-lists. 
      
        4. Quels sont les coûts spécifiques 
        d'un projet sous système d'exploitation libre 
?
      Certains coûts spécifiques sont liés directement à la liberté : la 
      disponibilité des sources peut entraîner une propension à réaliser des 
      pilotes spécifiques pour des matériels, par exemple, dont un interfaçage 
      avec le pilote fourni sous un autre système aurait suffi. 
      S'agissant de développements dont la maîtrise d'oeuvre aurait été 
      confiée à une société extérieure, il convient - comme pour tout projet - 
      d'assurer une maîtrise d'ouvrage conséquente. 
      
        5. Quels sont les coûts évités si un 
        projet est réalisé sous système d'exploitation libre 
      ?
      On peut répertorier en premier lieu :
      
      Les mêmes que pour toute autre solution. 
      
        7. Comment faut-il envisager la 
        migration depuis l'existant d'un département ministériel vers un système 
        d'exploitation libre en tenant compte des systèmes installés 
        ? 
      De la même manière que la migration vers un système non libre. Il 
      convient sur ce point de séparer les migrations complètes vers un nouveau 
      système de l'ajout dans un système d'information déjà existant d'une 
      fonction assurée par une machine sous un système d'exploitation libre. Le 
      recours systématique aux standards ouverts à l'intérieur du système 
      d'information est la meilleure garantie d'une minimisation des coûts de 
      migration, et plus généralement d'évolution. 
      7. Le futur des systèmes d'exploitation et des 
      logiciels libres
      
        1. Quels sont les logiciels, libres 
        ou commerciaux, qui fonctionnent sous Linux, FreeBSD, NetBSD (etc.) 
        ?
      On recense actuellement plus de 2000 logiciels libres pour systèmes de 
      type Unix (et donc en particulier pour Linux ou les *BSD). Il y a un tri 
      inévitable à réaliser parmi ces logiciels. On peut compter sur les 
      éditeurs de distributions pour faire ces choix au niveau des logiciels 
      fondamentaux. Pour les applicatifs, il y a évidemment des choix à faire. 
      Ceux-ci pourrons être facilités par la discussion avec d'autres 
      utilisateurs, notamment par des moyens électroniques. 
      Une bonne estimation de l'activité autour d'un logiciel libre peut en 
      général être obtenue en s'abonnant à la liste de diffusion de ses 
      utilisateurs, ou en consultant ses archives lorsque celles-ci sont 
      disponibles. 
      Des agences publiques ou privées pourraient également produire des 
      notes techniques comparant les mérites de certains logiciels libres 
      d'usage professionnel. La presse spécialisée commence à réaliser des 
      essais comparatifs de ces logiciels. 
      Concernant les logiciels commerciaux, on constate que la plupart des 
      principaux éditeurs de logiciels d'usage courant pour Unix ont réalisé des 
      portages sous Linux (outils de développement, logiciels scientifiques, 
      bases de données, bureautique) - à l'exception de Microsoft, qui n'a porté 
      sous Linux que son logiciel diffuseur de médias Netshow. On s'attend 
      maintenant à ce que les éditeurs de logiciels applicatifs verticaux ou de 
      middleware, notamment ceux qui s'adossent à des SGBDR connus, fassent de 
      même. 
      
        2. Les systèmes d'exploitation libres 
        et les applications bureautiques ?
      Traditionnellement, la bureautique du monde Unix s'articule autour des 
      processeurs de texte (suite TeX, LaTeX, LyX avec la gamme des éditeurs 
      Emacs et xEmacs). En matière de bureautique du poste de travail, telle 
      qu'elle se conçoit dans le monde MS-Windows, d'excellents logiciels sont 
      apparus, dont les principaux sont actuellement les logiciels commerciaux 
      Applix d'ApplixWare, StarOffice de StarDivision et WordPerfect de Corel 
      :
      
        - Applix est une suite bureautique complète avec un traitement de 
        texte, un tableur, un logiciel de présentation, une base de données 
        personnelle ; 
        
- StarOffice est une suite bureautique complète très similaire, par 
        son apparence et ses fonctionnalités, à la suite Office de Microsoft ; 
        
- WordPerfect est un traitement de texte complet, avec correcteur 
        orthographique "à la volée". Corel a annoncé il y a plusieurs mois que 
        toute son offre bureautique serait à terme disponible sous Linux ; 
        
- IBM/Lotus a également annoncé le portage de SmartSuite sous Linux. 
        
Plusieurs projets de logiciels de bureautique libres sont actuellement 
      en cours de maturation, notamment dans le cadre des projets KDE et GNOME. 
      Il est probable que d'ici un an ou deux ceux-ci seront pleinement 
      utilisable par un large public. 
      
        3. Les systèmes d'exploitation libres 
        et les applications Microsoft ? Apple ? Lotus ? 
      (etc.)
      Il n'y a actuellement qu'une seule application Microsoft portée sous 
      Linux ou *BSD, le diffuseur de média NetShow. 
      Le portage de la suite de logiciels Lotus est annoncée par IBM. 
      
        4. Les systèmes d'exploitation libres 
        et Oracle ?
      Oracle 8i est porté et supporté sous Linux, sauf la suite de 
      développement. 
      
        5. La pérennité des systèmes 
        d'exploitation libres est-elle aujourd'hui assurée 
      ?
      Linux, avec plus de 10 millions d'utilisateurs, plusieurs centaines de 
      développeurs travaillant uniquement sur le noyau, et un taux de croissance 
      depuis 5 ans de l'ordre de 100 % par an, ne peut pas disparaître du jour 
      au lendemain, ni même à moyen terme. 
      Qui plus est, plusieurs systèmes d'exploitation libres "Unix-like" (et 
      donc "Linux-like") sont en concurrence avec Linux, notamment les systèmes 
      *BSD et HURD, de sorte que même en cas de ralentissement de l'évolution de 
      Linux, d'autres systèmes sont en mesure de prendre la relève. 
      Dans tous les cas, la disponibilité du code source, qui est le 
      fondement du logiciel libre, garantit la pérennité des investissements 
      logiciels. 
      Une situation similaire existe pour la plupart des utilitaires, 
      notamment réseau, où des alternatives libres existent aux logiciels libres 
      dominants actuellement : il faut rappeler que la quasi totalité de 
      l'Internet fonctionne grace a des logiciels libres. 
      
        6. La multiplicité des systèmes 
        d'exploitation libres et des sources de distribution nest-elle pas 
        l'augure d'une future divergence du type " tour de Babel " ? 
        
      Les sociétés qui éditent des distributions Linux, qui font toutes 
      parties du consortium Linux International, ont décidé il y a plusieurs 
      mois d'établir, sous l'égide de ce dernier, une norme commune, "Linux 
      Standard Base" (http://www.linuxbase.org/) et, en 
      même temps, de se rapprocher de la norme Unix98. Des procédures de tests 
      de conformité sont actuellement en cours de développement. 
      Il faut noter aussi que les logiciels produits par les principales 
      distributions, notamment en ce qui concerne les outils d'installation et 
      d'administration, sont en général placés par leurs auteurs sous licence 
      libre GPL, ce qui autorise leurs concurrents à les intégrer, s'ils le 
      souhaitent, dans leurs propres produits. 
      Le seul domaine où la multiplicité des distribution soit véritablement 
      gênant est celui de la documentation, puisqu'un livre qui couvre en détail 
      les procédures simplifiées d'administration de, disons, Red Hat, sera mal 
      adapté à une distribution SuSE, par exemple. 
      En ce qui concerne FreeBSD il n'y a pas de distributions concurentes et 
      le problème de documentations inadaptées ne se pose pas. Comme pour Linux 
      un certain nombre d'ouvrages sont disponibles, comme le Complete FreeBSD 
      de Greg Lehey, édité par Walnut Creek et livré avec 4 cd-roms dont un 
      d'installation. 
      
        7. L'évolution vers de nouvelles 
        performances des systèmes d'exploitation libres est-elle aujourdhui 
        certaine ?
      Linux est maintenant porté par plusieurs sociétés de taille moyenne 
      dynamiques (Red Hat, SuSE, Pacific HighTech) et par un intérêt très net de 
      la part des industriels du logiciel comme du matériel, y compris plusieurs 
      géants comme Intel, IBM, SGI, HP, SAP ou Oracle. 
      C'est aussi un fait que la plupart des acteurs du marché de 
      l'informatique ne souhaitent pas continuer à renforcer la position 
      dominante de Microsoft, et préfèrent travailler avec un système dont ils 
      savent que personne ne peut le détourner à son profit. 
      
        8. La disponibilité sous systèmes 
        d'exploitation libres des drivers nécessaires est-elle assurée 
        ?
      Jusqu'à présent, la disponibilité de drivers sous Linux était soumise 
      d'une part à la disponibilité des spécifications des matériels 
      correspondants, et d'autre part à l'existence de quelqu'un pour écrire le 
      driver, le facteur limitant étant en général le premier. 
      Cet état de choses a changé considérablement au cours des derniers mois 
      puisque des constructeurs de premier plan (Adaptec pour les cartes SCSI, 
      Creative Labs pour les cartes sons) ont non seulement révélé les 
      spécifications détaillées de leur matériels mais également commencé à 
      produire eux-même des drivers Linux pour leurs produits. 
      Par ailleurs, l'existence d'un standard proposé par Intel pour les 
      pilotes de périphériques et récemment publié librement devrait permettre 
      d'intégrer au noyau des pilotes propriétaires (non libres). Cette 
      situation n'est pas totalement satisfaisante mais peut permettre de régler 
      certaines difficultés ; elle témoigne de l'intérêt croissant des 
      constructeurs de matériel pour les systèmes d'exploitation libres. 
      8. Cas concrets et retours 
      d'expériences
      
        1. Quels sont les projets utilisant 
        des systèmes d'exploitation libres aujourdhui menés à leur terme 
        opérationnel dans l'administration (réseaux, intranet/internet/extranet, 
        bureautique, SGBD, etc.) ? 
      De nombreuses écoles publiques et privées, ainsi que des organismes de 
      recherche, utilisent les systèmes d'exploitation libres au sein de leur 
      système d'information :
      
        - Ecole Polytechnique ; 
        
- Ecole Normale Supérieure ; 
        
- ENST ; 
        
- ENSTA ; 
        
- CNRS ; 
        
- INRIA ; 
        
- etc. 
Le lycée Pierre et Marie Curie de Saint-Lô (Manche) conduit un projet 
      de mise en place d'un réseau Intranet pédagogique basé sur Linux, Apache 
      et Samba (www.linux-france.com/prj/edu/p-mcurie). 
      Un serveur Linux a été mis en place et le câblage est entamé. 
      L'armée française utilise Linux pour certaines applications pour des 
      raisons de sécurité et de fiabilité. Il en est de même de la Direction des 
      Douanes et Impôts Indirects pour des raisons de coût. 
      France Télécom a décidé d'utiliser Linux comme système d'exploitation 
      pour son site web portail Voilà. Yahoo!, pour sa part, utilise FreeBSD. 
      
      CDROM.COM supporte sur une seule machine sous FreeBSD un site FTP de 
      500 Go et peut accepter 3500 utilisateurs simultanés. FreeBSD détient le 
      record des transferts effectués à partir d'un seul serveur (un simple 
      Pentium Pro) qui a servi 417 Go le 28 juillet 1998 (en comparaison, 
      Microsoft n'a servi "que" 350 Go lors du lancement de Windows 95, avec 
      cette fois 40 serveurs NT !). 
      
        2. Quels sont les coûts complets 
        typiques de projets réalisés sous systèmes d'exploitation libres 
        ? 
      Nous n'avons pas recueilli de données à ce stade. 
      
        3. Combien de serveurs et de postes 
        de travail sous systèmes d'exploitation libres existe-t-il aujourd'hui 
        dans l'administration ? 
      Il est difficile de se livrer à un décompte complet. La sphère 
      éducative compte probablement plusieurs milliers de postes sous systèmes 
      d'exploitation libres. Or de cette sphère, l'usage reste relativement 
      marginal à ce stade - notamment pour des raisons de compétences. 
      
        4. L'application de gestion des 
        ressources humaines "GEP" de l'Education Nationale peut-elle fonctionner 
        avec un client sous système d'exploitation libre ? 
      
      En l'absence d'informations supplémentaires sur cette application, il 
      est impossible de répondre à cette question. 
      9. Information et formation
      
        1. Où peut-on voir et utiliser des 
        systèmes d'exploitation libres afin de tester les logiciels de base sur 
        ce système ?
      De nombreux espaces commerciaux proposent des "vitrines" sur les 
      logiciels libres. Lors de la deuxième fête de l'Internet (mars 1999), de 
      nombreuses manifestations étaient consacrées à l'informatique libre. De 
      nombreuses associations locales proposent des événements consacrés aux 
      systèmes d'exploitation libres (voir une liste sur le site de l'AFUL : http://www.aful.org/aful/lugs.html). 
      
      
        2. Comment obtenir une information 
        technique de base sur les systèmes d'exploitation libres 
      ?
      Il y a de nombreux livres d'introduction ou de haut niveau. On peut 
      citer notamment "Le système Linux" de Kaufman et Welsh, traduction René 
      Cougnenc, aux éditions O'Reilly, ou The Complete FreeBSD de Greg Lehey, 
      chez Walnut Creek (en anglais). 
      
        3. Comment obtenir une information de 
        niveau "stratégique" sur les systèmes d'exploitation libres et les 
        logiciels libres ? 
      Un article a été publié récemment par l'ADIT, il est disponible en 
      ligne en PDF à l'URL http://www.linux-center.org/articles/9901/adit.pdf 
      
      Plusieurs cabinets d'études internationaux ont rédigé au cours de 
      l'année passée des notes stratégiques ou des livres blancs (payants) sur 
      Linux. 
      En particulier un rapport GartnerGroup / Bouhot & Le Gendre de 
      février 1999, dans la série "Architecture informatique & télécom", 
      intitulé "Linux et le Free Software", ISSN 1268-1326, 40 pages. Ce 
      document est malheureusement entaché d'une énorme erreur de traduction 
      puisque le mot "free" a été systématiquement traduit par "gratuit" alors 
      qu'il signifiait le plus souvent, dans les textes orginaux, "libre". 
      
        4. Comment mettre en place une 
        formation de formateurs aux systèmes d'exploitation libres 
        ?
      Afin de monter une formation de niveau professionnel, il convient de 
      s'adresser aux SSII, notamment aux membres de l'AFUL. Il est également 
      envisageable de s'adresser à une école publique d'ingénieurs locale. Voir 
      la page http://www.aful.org/formations/ 
      
        5. Quelles sont les principales 
        sources d'information on line sur les systèmes d'exploitation libres 
        ? 
      Sur le Web, en français :
      
      Sur le Web, en englais :
      
      Les newsgroups, notamment : 
      
      Les listes de diffusion thématiques : voir par exemple :
http://www.aful.org/mailman/listinfo
      
        6. Quels sont principales sources 
        d'information off line sur les systèmes d'exploitation libres 
        ?
      Il y a de très nombreux livres techniques sur le système Linux, à la 
      fois en anglais (une centaine) et en français (une dizaine). Compte-tenu 
      de l'évolution rapide dans ce domaine, on prendra soin de se procurer des 
      éditions récentes. Plusieurs livres en français consacrés aux aspects 
      économiques, juridiques ou même sociologiques des systèmes d'exploitation 
      libres ont été publiés en 1998 et 1999. 
      On peut citer aussi plusieurs magazines. En français: Linux Magazine 
      France et Dream (qui ne s'adressent pas spécifiquement à une clientèle 
      professionnelle). En anglais: Linux Journal (http://www.ssc.com/) et Linux Magazine (http://www.linux-mag.com/). En 
      allemand: Linux Magazin (http://www.linux-magazin.de/).