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Space News InNet numero 250 dimanche 23 mai 1999


Sommaire

Gros temps pour la Nasa
Le cout de la baisse des prix
L'avenir d'Ariane depend de son succes
Premier sommet mondial des operateurs de lancement
Participation francaise a la mission Fuse
Conference de l'Esa: compromis franco-italien
Poursuite de la mission Perseus
Les News
Info


GROS TEMPS POUR LA NASA
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0n aurait difficilement imagine pire situation pour les Americains: quatre
echecs en un mois. Ce furent, le 9 avril, la perte du satellite DSP-19 qui
avait ete confie a une Titan 4B, le 27 avril l'incapacite d'une Athena-2 a
lancer Iconos-1, le 30 avril l'echec du lancement de Milstar 2F-1 qui avait
ete lui-meme devolu a une Titan 4B, puis, le 4 mai, le deuxieme echec d'une
Delta 3: elle aurait du mettre en orbite Orion-3.

Ajoutez les incartades des sondes lointaines. Alors que Mars Global
Surveyor etait enfin a pied d'oeuvre pour une mission qui, compte tenu des
incroyables precautions prises, ne paraissait plus devoir susciter aucune
crainte, un mauvais comportement de l'antenne a grand gain a entraine une
interruption des liaisons pendant plusieurs semaines. Et il s'en est fallu
de peu pour que beaucoup de donnees aient ete perdues lors du survol de
Callisto par Galileo : peu apres un passage de la sonde a 1.322 km de ce
satellite de Jupiter, le 5 mai a 14 h 06 TU, le logiciel de bord a soudain
demande au vehicule spatial de choisir un mode d'orientation moins precis.
Un ordre qui ne fut pas execute parce que les techniciens du JPL, echaudes
par des problemes de ce genre, avaient, trois jours auparavant,
teleinstalle sur le vehicule spatial un logiciel de sauvegarde dit "bus
reset patch".

Mais sans doute la nouvelle la plus accablante pour la NASA concerne la
desserte de la station ISS vers laquelle, chaque fois que cela sera
possible, il s'imposerait d'envoyer largement des Soyouz beaucoup plus que
des navettes, certes plus luxueuses et d'une capacite plus grande, mais
dont le prix de revient est dix fois plus eleve. Cela etant, la
construction d'un Soyouz exige plusieurs semestres et les Russes demandent
a etre payes d'avance. Pour tout a la fois gagner du temps et eviter une
sublimation des fonds entre la banque centrale russe et les industries
concernees, une solution ideale paraissait avoir ete trouvee par la NASA:
donner directement l'argent au constructeur du Soyouz. Mais comment, dans
ces conditions, eviter que les Russes n'utilisent pour leur propre
programme le vaisseau fabrique ?

C'est ce qui semblerait en train de se passer si l'on en croit des membres
du Congres americain. Le mois dernier, la NASA a en effet verse 40 millions
de dollars (37 ME) aux Russes afin de payer le Soyouz 204 destine a faire
arriver a bord de la station ISS son premier equipage d'exploitation en
fevrier 2000. Mais les Russes considerent qu'il s'agit d'un Soyouz destine
a leur programme Mir. Le Soyouz que la NASA a achete, disent-ils, ce sera
le suivant. Il n'est pas sur que la declaration du porte-parole de la NASA,
Dwayne Brown - affirmant que la Russie ne recevra plus d'argent aussi
longtemps que la situation ne sera pas clarifiee - soit de nature a
arranger les choses.

L'antagonisme est patent. Les Americains ne cessent de reclamer que fin
soit mise "le plus tot possible" a l'occupation de Mir afin que tous les
efforts puissent porter sur la station internationale dans la creation de
laquelle ils soulignent que 16 puissances sont impliquees dont ils nous
presentent ainsi la liste : Etats-Unis, Canada, Belgique, Danemark, France,
Allemagne, Italie, PaysBas, Norvege, Espagne, Suede, Suisse, Royaume-Uni,
Japon, Russie, Bresil.

Les Russes, pour leur part, continuent pourtant a exploiter
imperturbablement Mir, laissant entendre qu'ils ont les moyens financiers
de la poursuivre pendant encore quelque temps. Aux dernieres nouvelles,
l'homme d'affaires Peter Llewellyn aurait accepte de payer 100 millions de
dollars (94 ME) pour passer une semaine a bord de la station russe. On n'a
enregistre qu'un demi-dementi de la part de l'interesse : il evoque un don
pour la construction d'un hopital destine a de jeunes enfants, en dehors de
Moscou, sans ecarter formellement la possibilite que les Russes lui
temoignent leur reconnaissance en lui offrant un sejour a bord de Mir.

C'est la politique des petits paquets: les Russes marquent leur accord de
principe pour une cessation d'utilisation de Mir, mais ils reculent
regulierement l'echeance. Il avait ete question du 8 juin au temps ou les
discussions portaient sur le financement des Progress qui auraient apporte
un combustible de desorbitation. Puis on parla du 15 aout: recemment
encore, Jean-Pierre Haignere etait dans l'impossibilite de dire s'il
reviendrait le 7 ou le 23 aout. Aujourd'hui, le principe d'une exploitation
de la station Mir "jusqu'a fevrier 2000 au moins" est acquis.

Mais sans doute le plus extraordinaire est que tous ces problemes semblent
ne pas exister pour les organisateurs des vols pilotes, l'entente etant
plus que cordiale entre astronautes et cosmonautes a la veille de
l'operation STS-96. Insensible a la serie noire que vient de connaitre la
NASA comme a la divergence fondamentale que l'on constate entre les
responsables de l'espace americain et les responsables de l'espace russe,
l'equipage de Discovery se prepare dans l'enthousiasme a une mission au
programme tres charge: 2 tonnes de materiel (nourriture, habits, cameras,
ordinateurs) seront installes dans Unity-Zarya tandis que Tamara Jernigan
et Daniel Barry sortiront dans l'espace pour installer deux grues
construites respectivement par les Americains et par les Russes pour
transporter les astronautes et le materiel, avec l'experte Ellen Ochoa aux
commandes du bras manipulateur.

Albert Ducrocq, Air & Cosmos


LE COUT DE LA BAISSE DES PRIX
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Lors de la conference des ministres europeens de l'espace qui vient de
s'achever a Bruxelles, le contenu scientifique des programmes spatiaux fut
occulte par des discussions de gros sous. Il s'agissait de trouver les
meilleurs compromis pour financer tout ou partie des projets souhaites par
l'Agence spatiale europeenne. Et de faire entrer le gros edredon des
programmes dans la petite valise des budgets. La methode est bien connue:
il faut ecraser les prix.

Le ministre francais charge de l'Espace, Claude Allegre, en est bien
convaincu. Il a donc engage une veritable croisade en ce sens. Il pousse a
ce que l'ESA se reforme en profondeur, reduise ses couts de fonctionnement
et change son mode de decision. Mais, surtout, Claude Allegre veut faire
pression sur les industriels.

A plusieurs reprises, le ministre s'est ainsi fait l'ardent promoteur des
tres fortes baisses des prix. Il ne cache pas qu'il a dans la tete le
modele de l'administrateur de la NASA, Daniel Goldin, et son slogan
"better, faster, cheaper", c'est-a-dire "meilleur, plus rapide et moins
cher". Certes, l'administration americaine est arrivee a faire baisser les
prix de ses industriels. Mais ces derniers ne sont-ils pas obliges de faire
des impasses techniques pour respecter les delais et les couts ?

Comme nous le rappelle Albert Ducrocq dans son article "gros temps pour la
NASA", celle-ci et toute la communaute spatiale connaissent la pire
situation de leur existence. Quatre echecs de lancement en un mois, tandis
que plusieurs missions scientifiques interplanetaires connaissent des
ennuis serieux et couteux.

Bien sur, l'administration americaine n'est pas directement responsable de
cette dramatique succession d'echecs et la pression sur les prix n'explique
pas tout. Il n'empeche, tous ces fiascos ne manqueront pas d'avoir des
retombees sur la NASA et sur ses methodes.

Car les resultats sont la.

- Perte de Titan IV et de son satellite Milstar: 1,2 Md$.
- Perte d'une autre Titan IV et de son satellite DSP: 680 M$.
- Perte d'une Delta III avec son satellite Orion 230 M$.

Au total, avec l'echec de la mise en orbite du satellite Ikonos-1 par une
fusee Athena II, la perte totale depasse les 2,1 Md$. Si on compte le cout
des echecs des premiers lancements de Titan IV et de Delta III survenus en
1998, on depasse les 3,7 Md$. Soit une somme bien superieure au cout total
des programmes spatiaux engages par les ministres europeens de l'Espace. Le
nouveau modele americain est-il la bonne approche pour assurer l'avenir de
l'espace europeen ? Il est encore trop tot pour trancher.

Mais deja la pression sur les industriels et equipementiers spatiaux
europeens se fait de plus en plus forte. Pour les futures productions du
lanceur europeen Ariane 5 on affiche deja des baisses de prix de 40 et 50%
tandis que dans le meme temps ces memes industriels sont pries de mettre la
main a la poche pour financer de nouveaux developpements. Ainsi Arianespace
devra assurer les evolutions de son lanceur lourd a hauteur de 100 ME,
alors que ses rivaux americains voient le developpement de leur nouvelle
generation de lanceurs EELV completement pris en charge par leurs
administrations. Or, dans le secteur spatial, on voit bien que la pression
sur les prix represente deja une belle facture que les Etats-Unis
commencent a payer.

L'Europe va-t-elle a son tour payer les couts de la baisse des prix imposee
a l'industrie ?

Jean-Pierre CASAMAYOU, redacteur en chef d'Air & Cosmos


L'AVENIR D'ARIANE DEPEND DE SON SUCCES
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Arianespace, qui n'a effectue que deux lancements au cours des quatre
derniers mois, vient d'annoncer de nouveaux reports pour ses deux prochains
tirs. Desormais, le vol V 118 (Ariane 44P) avec le satellite New Skyes-KTV
ne devrait intervenir qu'entre les 19 et 25 mai tandis que le vol V 119
(Ariane 504) avec les satellites Asiastar et Telkom-1 n'est plus prevu
qu'entre les 2 et 8 juillet. En effet, le satellite Eutelsat-W4 prevu a
l'origine sera bien livre en mai, mais le client russe MediaMost n'est pas
pret. Ensuite, Arianespace devrait lancer les satellites Galaxy-11 en
juillet, Koreasat-3 en aout et Orion-2 en septembre. Quant au premier
lancement reserve pour une constellation, celui de six Globalstar en
septembre, il n'est toujours pas garanti. Enfin, comme l'annee derniere, la
resorption des retards de livraison des satellites devrait provoquer
ensuite une acceleration des lancements au cours des quatre derniers mois.
Toutefois, Arianespace espere toujours realiser trois tirs d'Ariane 5 d'ici
a la fin de l'annee.

Pendant ce temps, la concurrence s'organise et devient de plus en plus
agressive. Le Sea Launch, qui vient de reussir son vol inaugural, a recu le
contrat pour un des deux satellites Thuraya, l'autre etant sur Ariane 5
(Thuraya, comme Garuda, Agrani ou East, pese plus de 5 t). Quant a
l'Atlas-3A de Lockheed Martin, il est toujours programme pour le 15 juin.
Mais ce ne sont pas les seuls nouveaux arrivants sur le marche. Le lanceur
russe Dniepr, qui est commercialise en Russie par la societe Kosmotras,
sera desormais vendu dans le reste du monde par l'Americain Thiokol,
filiale de Cordant Technologies Inc. (conversion de 150 missiles SS-18
jusqu'en 2007).

Cependant, la veritable menace pour le lanceur europeen vient des futurs
lanceurs Delta-4 et Atlas-5 du programme EELV, dont l'objectif est la
reduction des couts de lancement de 50 %. L'USAF a investi 1 Md$ (940
MdE)dans le developpement de ces deux gammes de lanceurs, soit l'equivalent
de celui d'Ariane 5, avec la garantie de 10 tirs par an sur 20 ans. Deja,
le Delta-4 de Boeing a recu 19 commandes (10 pour la petite version, 7 pour
la moyenne et 2 pour la lourde) pour une valeur globale de 1,38 Md$ (1,3
MdE), tandis que l'Atlas-5 de Lockheed Martin (ce nom vient d'une
combinaison entre Atlas-4 et Titan-5) en a recu 9 (4 pour la petite version
et 5 pour la moyenne) pour une valeur globale de 650 M$ (619 ME). Ces
commandes, qui portent sur des lancements entre 2002 et 2006, permettront
d'amortir le programme avec le marche captif avant sa commercialisation.
Ariane 5, avec les seuls programmes Perfo2000 et Evolution, ne sera pas
competitif en cout et performances des 2002.

Par ailleurs, la gamme des lanceurs d'Arianespace va evoluer pour repondre
a tous les types de missions. Ariane 4 continuera jusqu'en 2003, surtout en
tir simple. Apres, il est possible que le Soyouz-2 a etage cryogenique soit
lance de Kourou. Le premier vol d'Ariane 5/ESCA devrait intervenir avec une
charge utile commerciale en 2002, un vol de qualification n'etant pas
prevu, Puis l'Ariane 5/ESC-B fera son apparition en 2006, alors que
seulement deux Delta version lourde auront vole. Pour 2005, l'objectif est
de 8 a 10 Ariane 5 par an pour l'orbite geostationnaire (16 a 20 satellites
sur un marche de 30 par an) et 2 a 4 pour les constellations, soit une
cadence de 10 a 14 lanceurs. Pour les tirs doubles, Arianespace appliquera
la politique du FIFO (First In, First Out) qui signifie "premier arrive,
premier parti".

Quant aux constellations, Arianespace souhaite remporter 10 a 20 % du
marche. Pour les petits satellites, les lanceurs Vega, Rockot et d'autres
completeront la gamme. Dans les dix prochaines annees, la demande devrait
augmenter en quantite et en masse des satellites. Cette croissance donnera
donc de la place a plus d'acteurs. Cependant, l'offre sera superieure a la
demande. Aussi, la concurrence sera intense et les prix a la baisse. D'une
facon generale, Arianespace avait beneficie de la politique du "tout
navette" des Americains. Apres l'echec de Challenger en 1986, les
satellites de telecommunications geostationnaires, dont 70 % sont
construits par les Americains, vont representer 80 % du marche
d'Arianespace. Certes les operateurs des satellites peuvent choisir leur
lanceur, mais avec les contrats cle en main, ce choix releve de plus en
plus des constructeurs de satellites qui passent des commandes groupees de
lanceurs (Bulk Order). Hughes en a passe avec pratiquement tous les
operateurs de lancement, sauf Arianespace, bien qu'il soit son meilleur
client. Le fait que les Americains puissent recuperer une bonne partie du
marche d'Arianespace est particulerement inquietant.

En effet, les Etats-Unis ont une politique de restrictions avec les quotas
et les licences d'exportation imposes aux Russes et aux Chinois. Ainsi,
l'unique tir commercial qui est encore sur Longue Marche concerne le
satellite Chinasat-8 de Loral qui risque de ne pas recevoir sa licence
d'exportation et, donc, de rester aux Etats-Unis. Cette politique pourrait
aussi menacer Arianespace dont la strategie repose sur la continuite du
succes commercial. Aujourd'hui comme demain, son objectif est de gagner de
l'argent et non plus, comme ce fut le cas au debut du programme Ariane, un
element d'autonomie pour l'acces a l'espace. Cela vient du fait que le
marche captif europeen est insuffisant. Car l'Europe investit cinq fois
mois d'argent dans le spatial civil et vingt fois moins dans le spatial
militaire que les Etats-Unis. Alors que les deux entites ont une population
et un PNB equivalents.

Pour Arianespace, la solution pourrait etre une politique d'alliances avec,
pourquoi pas, un operateur de lancement americain qui garantirait l'acces
aux satellites americains contre l'utilisation d'Ariane en reserve, comme
le pratique deja la societe ILS avec Atlas et Proton.

Christian Lardier


PREMIER SOMMET MONDIAL DES OPERATEURS DE LANCEMENT
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Les Chinois ont cree la surprise au premier sommet mondial des operateurs
de lancements organise par Euroconsult les 10 et 11 mai a Paris. En effet,
non content d'annoncer le succes du lancement le 10 mai de deux satellites
(FY-1C et SJ-5) au moyen d'une fusee LM-4B, le vice-president de China
Great Wall Industry Corp. (CGWIC) Xhixiong Liu a declare que la Chine
envisageait de creer un nouveau site de lancement au sud du pays dans la
province de Canton. Place a 20' de latitude contre 28' pour l'actuel site
de Xi-Chang, ce nouveau site permettrait de gagner de la performance et de
reduire les couts, tout en donnant plus de souplesse dans le calendrier des
tirs.

Par ailleurs, il a confirme que le prochain tir porterait sur une paire de
satellites Iridium, mais que le satellite Chinasat-8 de Loral n'a toujours
pas recu sa licence d'exportation. A ce sujet, il a estime que "les
Etats-Unis devaient changer leur position car une competition equitable
serait meilleure pour tout le monde".

Zhixiong Liu a aussi presente une nouvelle version de LM-3B equipee d'une
coiffe de 4,2 m de diametre pour les constellations. Les satellites sont
montes sur un dispenseur dote d'un moteur de manouvre, le tout etant
encapsule. Pour la version LM-3C, GCWIC attend d'obtenir un contrat de
Hughes ou de Loral avec qui il a signe des contrats-cadres. Enfin, la
LM-2E/,A, qui placera 12,9 t en orbite basse, devrait effectuer son vol
inaugural fin 2000 pour commencer une carriere commerciale en 2001 avec un
rythme de 10 a 12 vols par an To4ours selon Zhixiong Liu, le premier vol
d'un Chinois dans l'espace pourrait intervenir dans un ou deux ans. Sur le
long terme, la Chine etudie un systeme semi-reutilisable qui placerait 24 t
en orbite basse dans la version a un etage et demi ou 13 t en orbite de
transfert geostationnaire dans la version a deux etages et demi. Ce projet
pourrait etre mis en service dans cinq ou dix ans.

Parmi les nombreux lanceurs qui vont arriver sur le marche cette annee, il
y a l'Eurockot de Dasa-Krounitchev. Le Rockot (SS-19) dote d'un etage
superieur Breeze-K devrait effectuer son vol inaugural en aout en lancant
un petit satellite russe depuis Plesetsk. Apres cela, le premier vol
commercial devrait intervenir en decembre avec un etage Breeze-M pour
lancer une paire de satellites Iridium. Fin 2000 a debut 2001, il sera
procede au lancement de deux triplets de satellites E-Sat. Puis ce sera au
tour du petit satellite scientifique Grace a la mi-2001. A partir de 2000,
Eurockot espere effectuer 6 vols par an de Plesetsk ou Baikonour au prix
approximatif de 12 M$ (11 ME) selon l'orbite.

Ce prix est extremement bas compare a celui du petit lanceur europeen Vega
qui sera de 20 M$ pour 1,0 t en orbite polaire a 700 km. Le programme Vega
devait etre decide a la conference ministerielle de l'ESA le 12 mai. Mais
la France, qui doit le financer a hauteur de 30 %, n'etait toujours pas
convaincue de sa necessite a la veille de la conference. En effet, elle
l'estime trop cher, incapable de capter le marche des constellations et
d'evoluer vers un lanceur moyen a moyen terme. En outre, l'Allemagne ne
dispose pas d'argent pour ce programme et propose l'Eurockot qui est mieux
adapte et moins cher. Seule l'Italie soutient vraiment ce programme dont le
marche sera essentiellement constitue de petits satellites gouvernementaux
civils et militaires (CNES, ESA, ASI, DLR, DERA, etc.). Certes il ne serait
pas envisageable de lancer des satellites militaires francais sur des
fusees etrangeres, mais la France ne devrait pas avoir de petits satellites
militaires avant l'horizon 2010. Selon Hughes Laporte de VegaSpazio, le
marche serait de six tirs/an (quatre pour l'Europe, un pour l'exportation
et un pour les constellations) en hypothese haute ou de quatre tirs/an en
hypothese basse. Le prix est comparable aux equivalents americains, mais
reste plus cher qu'en Russie ou en Chine.

C'est aussi le cas pour Ariane qui est plus chere que Proton ou Longue
Marche, mais Arianespace justifie cette difference par un service de
lancement de meilleure qualite. Une politique qui ne satisfaisait pas
Hughes, qui a signe des contrats-cadres avec tous les operateurs de
lancement, sauf Arianespace dont elle esperait ainsi faire baisser les
prix.

Ces accords-cadres permettent notamment a Hughes et Loral de generaliser
leur politique de "Delivery In-Orbit" (DIO). Elle assure une plus grande
souplesse qui est surtout interessante pour les petits operateurs de
satellites. Car pour ceux qui possedent des flottes de satellites, comme
PanAmSat, cela a moins de signification au niveau de la souplesse ou des
penalites de retard.

Un mois apres le vol inaugural reussi du Sea Launch, la compagnie est venue
presenter son lanceur dont le second vol est desormais prevu en aout avec
un satellite de Hughes. Deja, le carnet de commandes s'est rempli avec
PAS-9 prevu en fevrier 2000, deux AMRC, un ICO et un Thuraya en 2000. Selon
Amy Buhrig, vice-presidente de Sea Launch, neuf fusees sont fabriquees par
Youjnoye en Ukraine dont deux seront bientot livrees. Il s'agit de nouveaux
lanceurs dont seuls les moteurs proviennent de stocks existants.

Par ailleurs, ICO va remanier son calendrier de lancements a la suite de
l'echec du second Delta-3. Ainsi, il devrait avancer deux tirs de Proton et
un Sea Launch qui etaient prevus en 2000 pour remplacer les trois premieres
Delta-3. Par contre, pour ILS, les recents echecs ne devraient pas porter a
consequence sur le calendrier des lancements. ILS devrait lancer 11 Atlas
et 10 Proton en 1999, soit 21 tirs contre 14 au maximum pour Arianespace
(11 Ariane-4 et 3 Ariane-5).

Pour sa part, Krounitchev a presente sa gamme de lanceurs qui sera bientot
completee par la Proton/Breeze dont le premier vol est prevu avec un
satellite Radouga en juin, puis la Proton-M/Breeze-M, et enfin la Proton-M
a etage cryotechnique en 2002. Ces lanceurs seront completes par la famille
Angara. La version Angara-1.1, qui sera exposee au Salon du Bourget,
effectuera son premier vol au troisieme trimestre 2000 de Plesetsk.
Ensuite, ce sera, au tour des versions Angara-1.2 au premier trimestre
2002, Angara-5 au premier trimestre 2003 et Angara-4B au second trimestre
2005. Selon Alexandre Medvedev, directeur general adjoint de Krounitchev,
les deux familles seront exploitees en parallele.

Christian LARDIER


PARTICIPATION FRANCAISE A LA MISSION FUSE
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Le satellite americain d'astronomie ultraviolet FUSE (Far Ultraviolet
Spectroscopie Explorer) de la serie des Midex (Medium Explorer) devrait
etre lance a partir du 3 juin par une fusee Delta-2 de Cape Canaveral.
C'est le cinquieme Midex apres les satellites EUVE, COBE, XTE et ACE, les
deux prochains satellites de ce programme etant IMAGE et MAP prevus en
fevrier et novembre 2000. Toutefois, pour FUSE, le projet fut remanie pour
en reduire le cout et la taille. "A l'origine, la mission devait couter 290
M$ (270 ME) dont 250 pour le satellite et 40 pour un lancement sur
Delta-2", precise George Sonneborn, responsable scientifique du projet du
centre Goddard de la NASA. Mais elle fut reduite a 171 M$ dont 120 pour le
satellite, 35 pour la Delta du type 7320 et 16 M$ pour les trois ans
d'exploitation. Le satellite de 1.360 kg utilise une plate-forme "Orbital
Sciences" sur laquelle se trouve l'instrument de l'universite John Hopkins
(5,5 m de hauteur).

Au depart, il etait prevu d'utiliser un telescope a incidence rasante et un
spectrographe pour etudier d'une part la formation et l'evolution des
etoiles et des galaxies et d'autre part l'evolution des elements
necessaires a la vie dans l'univers en mesurant l'abondance du deuterium.
En effet, depuis le Big-Bang, ces elements sont fabriques dans les etoiles
alors que le deuterium y est detruit. Finalement, l'instrument embarque
utilise un nouveau principe optique concu par le Laboratoire d'astronomie
spatiale de Marseille (LAS). Il comprend quatre reseaux holographiques qui
ont ete construits par Jobin-Yvon de Longjumeau pres de Paris. Ces pieces
d'optique sont uniques au monde et seule cette societe s'est revelee
capable de les realiser. Outre ces reseaux, l'instrument comprend deux
doubles detecteurs, quatre systemes de fentes d'entrees, deux miroirs en
SIC pour les longueurs d'onde courtes et deux autres en LIF pour les
grandes longueurs d'onde.

L'instrument opere dans la gamme 905 a 1.185 angstroms qui est tres
largement inexploree. Seul le satellite OAO-3 Copernicus lance en 1972
avait permis d'etudier les etoiles les plus proches et les plus brillantes.
FUSE va permettre d'observer des sources plus de 10.000 fois plus faibles,
donc beaucoup plus lointaines. L'equipe scientifique comprenant la NASA, le
CNES et l'Agence spatiale canadienne aura droit a 45 % du temps
d'observation concentres sur les deux premieres annees, tandis que le
programmes d'observateurs invites aura 50 % du temps concentres plutot sur
la troisieme annee (les 5 % restants correspondant a la calibration).
L'Institut d'astrophysique de Paris (IAP), pour sa part, beneficiera de 5 %
du temps d'observation qui sera place sur une orbite circulaire a 768 km.

Le CNES participe aux missions scientifiques de l'ESA, mais cette
composante majeure est completee par des mini ou micromissions nationales
(par exemple le petit satellite Corot qui sera lance en novembre 2002 par
un lanceur Eurockot, PSLV ou Soyouz), ainsi que des cooperations
bilaterales comme FUSE, pour lequel le CNES a investi 40 MF (6 ME),
auxquels s'ajoutent les operations qui seront financees plus tard.


CONFERENCE DE L'ESA: COMPROMIS FRANCO-ITALIEN
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La conference ministerielle de l'ESA s'est achevee sur un relatif succes.
L'ensemble des programmes a ete approuve a l'exception du petit lanceur
franco-italien VEGA pour lequel la decision finale devra etre prise en
octobre apres un complement d'etude pour en verifier la faisabilite,
technique et economique. Dans ce cadre la France a accepte de le financer
"sous reserve" a hauteur de 30 %. En contrepartie, l'Italie s'est egalement
engagee "sous reserve" sur le programme Ariane 5 Plus, pour lequel elle
contribue a hauteur de 5 %, et sur celui "accompagnement ARTA pour lequel
elle apporte 10 %.

En ce qui concerne le programme de lanceurs futurs FLTP, un delai
supplementaire de quatre a six mois a ete accorde aux souscripteurs pour
completer les 45 % fournis par la France. Par ailleurs, la participation de
l'Europe au programme de vehicule de sauvetage CRV a ete soustraite des
frais variables de l'exploitation de la station orbitale internationale
pour devenir une tranche speciale qui sera souscrite dans les mois qui
viennent.

Par contre, le programme de navigation par satellites Galileosat a obtenu
une souscription qui depasse largement 100 %, tandis que le
programme-enveloppe pour l'observation de la Terre a eu des contributions
assorties de demandes de reduction des couts tout en conservant les
objectifs du programme.


POURSUITE DE LA MISSION PERSEUS
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Depuis le 24 avril, Jean-Pierre Haignere a realise des experiences
pedagogiques (Calomir, Fructile, etc.), remis en marche les experiences
Alice-2, Titus, Dynatab et Cognilab, commence l'experience WSG
(modification de courbure de la colonne vertebrale), realise le troisieme
point de mesure pour BSMD (proprietes mecaniques de l'os), et poursuivi
l'experience Genesis avec les pleurodeles. La seconde phase de cette
experience a ete avancee et, apres injection d'hormones le 27 avril, une
femelle a commence a pondre dans la nuit du 28 au 29. Une partie des oeufs
ont ete repartis dans des boites. La femelle a continue a pondre sur son
support. Les oeufs ont ete incubes jusqu'au 3 mai, mais seul un petit
nombre etait feconde et une seule boite supplementaire a pu etre
constituee. La seconde femelle devait etre injectee le 5 mai pour essayer
d'obtenir de nouveaux oeufs dans les prochains jours.


LES NEWS
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Etats-Unis

L'echec du lancement de Milstar serait du a un defaut de logiciel qui a
provoque des allumages anormaux de l'etage Centaur et le largage premature
du satellite.

Le reservoir a oxygene liquide du X-33 a reussi ses essais de
pressurisation.

La Maison Blanche donne son accord a l'exportation vers la Chine de deux
satellites Iridium.

Europe

La conference ministerielle de l'ESA s'est tenue les 11 et 12 mai a
Bruxelles.

France

La panne d'un emetteur de la telemesure du satellite Ressource-014 ne
permet plus de recevoir les informations de l'instrument francais Scarab-2
qui avait ete lance le 10 juillet 1998.

Russie

Le module de service de la station orbitale internationale a ete rebaptise
Zvezda.

Un vaisseau-cargo Progress-M42 rejoindra la station Mir a la fin de juin ou
au debut du mois de juillet. Il apportera du materiel, des vivres et du
courrier aux cosmonautes dont le retour est prevu le 23 aout.


INFO
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