USA : Iridium vers la cessation de paiement

La direction d'Iridium a indiqué le 14 mai qu'elle ne pourrait pas honorer ses échéances bancaires. Cette annonce a aussitôt provoqué à la bourse de New York une nouvelle chute de 30% du titre de la société de services de télécommunications mondiales avec les mobiles. Démarré le 1er novembre 1998, son exploitation ne répond pas du tout aux espérances de ses promoteurs et investisseurs (le programme, comprenant la mise en orbite de 66 satellites, a déjà coûté environ 5 milliards de dollars), avec fin mars dernier seulement 10 294 abonnés (générant un CA de 1,5 M d'US$ à peine), au lieu des 100 000 environ attendus à cette échéance. Cet insuccès est dû à la réussite spectaculaire du GSM, bien sûr, mais aussi, probabklement, aux prix très élevés du service et des terminaux, aux dysfonctionnements du système (desserte discontinue en zone urbaine, notamment) et au positionnement choisi vis à vis des opérateurs terrestres en place.

MM. Edward Staiano, directeur général, et Roy Grant, directeur financier, ayant démissionné il y a quelques semaines, M. Leo Mondale, le nouveau directeur financier, et Mme Sue Kennedy, vice-président, responsable du marketing et des ventes, ont été immédiatement chargés de définir au plus vite une nouvelle politique susceptible d'être acceptée par les actionnaires, qui ont exigé qu'Iridium soit en mesure d'annoncer avoir atteint les 50 000 abonnés d'ici le 31 mai.. En annonçant leur incapacité à honorer leurs engagements bancaires, les dirigeants d'Iridium laissent entendre que la société se prépare à se placer sous la protection du chapitre 11 de la législation sur les faillittes. Il avait été question, dernièrement, que le gouvernement fédéral passe une commande de 200 millions de dollars en louant un satellite de la constellation à des fins de renseignement militaire, à la demande de Motorola, actionnaire de référence et concepteur du programme Iridium. Les difficultés rencontrées par ce dernier risquent d'avoir des répercussions très négatives sur les autres projets concurrents, Globalstar et ICO principalement, eux-mêmes confrontés à des échéances financières lourdes.