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VSAT/SNG

POLYCOM LANCE UN SERVICE DVB VIA EUTELSAT ...

 

  • Opérationnel techniquement depuis le ler août 1997, ce service s'adresse principalement aux éditeurs de contenu et aux grands comptes (pour les applications Intranet). Il utilise notamment la plate-forme ouverte de diffusion DVB développée depuis 1995 par Eutelsat (en démonstration depuis décembre 1996) et permet aux utilisateurs de recevoir directement le flux de données sur leurs PC, à l'aide d'une carte DVB commercialisée à moins de 500 US $, et d'une parabole grand public de 60 à 90 cm de diamètre. Le service s'appuie sur le protocole TCP/IP, la norme de compression MPEG-2 et la technologie "Push". "Nous pensons que ce service est le premier en France et en Europe à intégrer vraiment de manière étroite les technologies des télécoms, de l'informatique, et de l'audiovisuel" a déclaré M. Daniel Nabet, directeur général de Polycom (Voir la rubrique Questions à... page 10). En outre, Polycom propose un système d'adressage et de cryptage qu'elle a développé elle-même.

     

    Ndlr : le capital de Polycom est détenu par France Télécom FCR (46,3%), l'AFP (46,3%) et la SBF (7,4%). L'opérateur estime détenir 20% du marché de la diffusion satellitaire professionnelle en Europe.

     

    ... UN PREMIER CONTRAT AVEC SBF-BOURSE DE PARIS

    Le premier contrat pour ce nouveau service a été signé par la SBF-Bourse de Paris, l'un des premiers clients de Polycom dont il est depuis juillet 1996 l'un des actionnaires (Cf. TCS n°166), pour la diffusion à un débit de 256 kbit/s à destination des intermédiaires financiers et des rediffuseurs des informations de marchés de la Bourse de Paris. Le service de diffusion "classique" fourni jusqu'à présent à SBF par Polycom (avec un débit de 64 kbit/s) prendra fin le 31 décembre. Selon M. Dominique Brutin, directeur général adjoint de la Bourse de Paris, la diffusion de l'information représente aujourd'hui 12 à 15% des coûts de fonctionnement de sa société. "Si l'on se place à niveau de service égal (ndtr: ce qui n'est pas le cas en termes de débit et de nombre de porteuses . cette nouvelle offre nous ferait économiser 30 à 40%" nous a-t-il confié. D'autres gros clients de Polycom pourraient par ailleurs être tentés d'opter pour ce nouveau service.

     

    ... EUTELSAT NEGOCIE AVEC D'AUTRES OPERATEURS EUROPEENS

    "Nous travaillons actuellement avec plusieurs clients de façon similaire, soit une quinzaine de prospects sur l'Europe avec lesquels les discussions sont plus ou moins avancées" a précisé M. Antonio Arcidiacono, chef des produits multimédia chez Eutelsat. Des annonces à ce sujet sont attendues d'ici la fin de l'année. Com.Net, la filiale de Telecom Italia, la première société à avoir communiqué sur ce sujet en juillet dernier (Cf. TCS n° 179/180) devrait lancer commercialement son service en Italie d'ici la fin de l'année ou en début d'année prochaine. "Notre rôle, c'est d'accélérer le lancement de nouveaux services sur Eutelsat en servant les intérêts de nos clients et sans se mettre en compétition avec eux. contrairement à certains de nos concurrents" nous a confié M. Arcidiacono. Le fait que cette norme soit ouverte devrait permettre de rencontrer un succès de plus en plus large, le prix de la carte MPEG-2/DVB devant descendre à moins de 300 US $ en 1998. Selon M. Arcidiacono, ce type de service, destiné pour l'instant aux professionnels, pourra évoluer vers le grand public d'ici 12 à 18 mois, les coûts des composants étant divisés par deux tous les 18 mois. Onze constructeurs français, européens et américains ont répondu à l'appel à propositions d'Eutelsat pour la production de ces cartes. Trois ou quatre d'entre eux (dont SAT/SAGEM, avec le produit Telsat Turbo) ont déjà lancé ou vont lancer la commercialisation d'ici la fin de l'année.

     

     

    QUESTIONS A...

    M. Daniel Nabet, directeur général de Polycom (Voir article page Une) depuis décembre 1995. M. Nabet a débuté sa carrière en tant que responsable des projets internationaux au Département des Services Audiovisuels de France Télécom, puis en tant que directeur des services audiovisuels de Maxat Ltd, la filiale de diffusion par satellite de France Télécom au Royaume-Uni (aujourd'hui Globecast Northem Europe).

     

    TCS : comment s'intègre le lancement de ce nouveau produit de diffusion par satellite destiné aux fournisseurs de contenu multimédia dans votre stratégie d'entreprise ?

     

    M. Daniel Nabet : Nous sommes d'abord partis d'un constat. Polycom propose depuis plus de dix ans des services de diffusion de données à destination d'une clientèle plutôt institutionnelle. Durant cette période, nous nous sommes forgés une réputation d'opérateur offrant des services de grande qualité. Si Polycom est leader en Europe sur son marché, ce n'est pas par hasard. Nous sommes un opérateur indépendant de télécommunications en France, qui s'appuie sur des actionnaires très puissants, la filiale FCR de l'opérateur historique France Télécom, l'AFP, l'une des trois premières agences de presse mondiales, et la SBF-Bourse de Paris, qui fait partie des leaders dans le domaine de l'information financière. Polycom a donc décidé de se lancer dans une stratégie d'entreprise moderne et innovante, dont le premier signe a été la mise au point d'un service de diffusion multimedia par satellite car nous estimons qu'il y a là un marché potentiel important. Il est dans la logique de Polycom de susciter des marchés de diffusion en "concaténant" des flux d'informations déjà constitués, là où nous estimons qu'il y a un besoin. Notre objectif est de réussir à investir et à se diversifier tout en préservant les grands équilibres de la société, bénéficiaire depuis huit ans sans discontinuité.

     

    TCS : quelles technologies utilisez-vous pour ce nouveau type de service et quel sera le rôle technique de Polycom ?

     

    M. Nabet : Durant l'année 1996, nous avons observé les évolutions du marché et les avancées technologiques majeures dans le domaine de la diffusion par satellite. Depuis un an, des procédés techniques qui ont été longtemps en gestation ont connu une accélération exceptionnellement rapide, notamment en ce qui concerne les systèmes de diffusion de données. Nous nous sommes alors rendus compte que notre conception d'un nouveau service était proche de celle d'Eutelsat. Nous avons pris la décision de nous lancer sur ce marché fin 1996 et depuis, Eutelsat nous apporté une aide très précieuse. Notre offre, est basée sur la diffusion de données multimedia en protocole IP, en temps réel, en utilisant des systèmes de diffusion numérique par satellite. Sur le plan technologique, nous avons adapté la diffusion de données MPEG 2/DVB, conçue pour la télévision numérique, aux données multimedia (photos, texte, audio) à destination des consoles d'ordinateurs. Notre rôle au travers des moyens techniques de Polycom, est donc de transmettre des fichiers au protocole IP de manière transparente à l'aide de systèmes MPEG, en "encapsulant" les données avec un mode de transport de type frame relay. Pour les clients, l'avantage de ce système, c'est la simplicité de l'équipement de réception, composée d'une antenne parabolique grand public, d'un câble et d'une carte PC MPEG-2/DVB, développée grâce à Eutelsat.

     

    TCS : quelle est l'importance du marché professionnel de la diffusion par satellite en Europe et quels sont vos objectifs financiers avec le lancement de cette nouvelle offre ?

     

    M. Nabet : Nous pensons que la diffusion par satellite pour la clientèle professionnelle en Europe représente aujourd'hui un chiffre d'affaires de 50 à 100 M US $ par an. Notre CA actuel est proche de 50 MF. Nous avons la volonté de devenir un groupe dépassant les 100 MF annuels à l'horizon de trois ans. Nous finançons ce nouveau projet sur nos fonds propres. Notre société a investi plusieurs MF dans les systèmes techniques qui pourront répondre à 80% des applications de ce marché de niche, sur deux créneaux : les grands fournisseurs d'informations professionnelles et les grands comptes multisites.

     

    TCS : comment vous situez-vous par rapport à vos concurrents directs sur ce marché, tels Canal Pro ou Astra Net ?

     

    M. Nabet : Nous avons pris acte de la concurrence. Nous ne faisons pas plus mal, et c'est à nous de prouver que l'on fait mieux, en faisant bénéficier nos clients de notre tradition d'opérateur de diffusion par satellite, avec une garantie de qualité de service, de sécurité et de suivi 24 h/24. Quand une entreprise prend la décision de confier son réseau de diffusion en temps réel en "outsourcing" à un opérateur, il s'agit d'un choix stratégique sur le long terme. Par ailleurs, notre offre est évolutive, elle est compatible en amont et en aval, sans logiciels propriétaires, et nous ne sommes pas intrinsèquement liés à un fournisseur de capacités spatiales. Nous avons choisi Eutelsat car leur flotte de satellites nous permet la plus large couverture en Europe.

     

    TCS : la concurrence entraînera-t-elle une guerre tarifaire féroce ?

     

    M. Nabet : Une compétition très vive a pour effet de déstructurer le marché. Dans un marché qui se développe fortement et qui se déstructure de manière trop importante, on observe souvent la perte des notions de qualité de service, de long terme stratégique, qui sont néanmoins nécessaires à un marché en développement. Chez Polycom, nous pensons qu'il est nécessaire d'allier la tradition et l'innovation et nous mettons en avant nos compétences de solidité, de qualité et d'ingénierie dans le domaine de la diffusion de données satellitaire, qui est notre cœur de métier. Nous pensons que sur certaines affaires, Il y aura en effet une bataille tarifaire très dure mais cela ne devrait pas s'étendre à l'ensemble du marché. Je crois qu'il y aura des affaires à haut retentissement où la concurrence sera très forte. Les affaires moins importantes devraient être moins contestées. Côté équipement, le prix du terminal de réception devrait baisser dans les deux ans qui viennent d'un facteur deux. En ce qui concerne le coût du service, la réponse est plus difficile, car cela dépend de la valeur ajoutée qui est apportée.

     

    TCS : où en sont vos projets de partenariats ?

     

    M. Nabet : Nous avons deux idées pour l'année prochaine en Europe, mais il faut plus de temps et c'est plus difficile de nouer des partenariats que de lancer une offre. A terme, l'Amérique Latine et l'Asie nous semblent être deux régions prometteuses pour les applications de diffusion de données multimédia par satellite.

     

     

     

    TCS, La Lettre des Satellites - n° 187/188- 05/11/1997

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