Les Echos n° 18.009 du Mercredi 20 octobre 1999, p. 70

SUPPLÉMENT INDUSTRIE

HAUT DÉBIT

SkyBridge mise sur la simplicité
et le faible coût

80 satellites évoluant en orbite basse communiqueront directement avec un réseau de quelque 200 stations au sol qui serviront d'interface avec les réseaux terrestres.

Dans moins de trois ans, le système de télécommunications par satellites SkyBridge offrira toute une palette de services interactifs multimédias dans les zones où les technologies terrestres ne peuvent être déployées de manière compétitive. Commercialisées par les opérateurs « historiques » aussi bien que par les nouveaux entrants du monde des télécoms, les services proposés offriront une capacité de transport à haut débit : 20 mbit/s du satellite vers l'usager et 2 Mbit/s en voie montante. Des performances comparables à celle des réseaux terrestres à fibre optique. Les fonctions interactives envisagées sont multiples depuis l'accès rapide à Internet et aux autres services en ligne, jusqu'à des services qui nécessitent en général des débits plus faibles telles la téléphonie vocale, la transmission de données ou encore la visioconférence.

Le système SkyBridge mettra en oeuvre une constellation de 80 satellites évoluant en orbite basse (un peu moins de 1.500 kilomètres), dont la construction sera lancée au début de l'année prochaine. Le choix de cette orbite permet de disposer d'un temps de propagation très court, 25 fois plus rapide que dans le cas des satellites en orbite géostationnaire (36.000 km).

Ces satellites communiqueront directement avec un réseau de quelque 200 stations au sol qui serviront d'interface avec les réseaux terrestres via des commutateurs ATM (transmission asynchrone à haut débit) ou IP (protocole Internet).

Une station de contrôle unique

Ces stations seront organisées en cellules, à la manière d'un réseau radiotéléphonique, chacune d'entre elles assurant la couverture d'une zone d'environ 700 kilomètres de diamètre et collectant le trafic des terminaux d'usagers se trouvant dans cette zone de couverture.

Chez les abonnés (entreprises, particuliers, usines, hôpitaux, écoles...) une interface spécifique, reliée à une antenne de faible diamètre, permettra l'échange des données avec les stations terrestres. Des contrats pour la fabrication de ces équipements ont déjà été passés avec plusieurs fournisseurs, dont Thomson Multimedia.

Le système ne fera pas intervenir l'échange de données entre les satellites. Cela contribue à réduire les coûts et la complexité du système, puisque l'ensemble de sa gestion est assuré par une station de contrôle unique. Le système pourra être opérationnel avec une couverture des zones tempérées dès que la constellation comprendra 40 satellites, en l'occurrence à l'horizon de 2002. Le déploiement complet de la constellation devant intervenir en 2003.

Au total, le coût du système SkyBridge sera de 4,8 milliards de dollars correspondant au développement, à la fabrication et à la mise en orbite des satellites. La réalisation du système au sol (stations de connexion) et la fabrication des terminaux utilisateurs représenteront un budget supplémentaire de 1,5 milliard de dollars. A titre de comparaison, le système Teledesic dont la mise en service doit intervenir en 2003 représente un budget de l'ordre de 7,8 milliards de dollars.


R. M.

Les Echos 1999 - Tous droits réservés