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débat n°4 - 2 octobre 1998

Etoiles & Toile : 
les constellations de satellites multimédia

Compte-rendu1 rédigé par Sébastien HEINTZ et Stéphane LEROY
(Ecole Nationale Supérieure des Postes et Télécommunications),
sous la supervision de Patrick OLIVIER et Godefroy BEAUVALLET (DPT).


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Introduction
Gérard POGOREL, Ecole Nationale Supérieure des Télécommunications

Les systèmes de télécommunications par satellites non géostationnaires, qui apparaissaient comme des projets irréalistes il y encore moins de dix ans, sont sur le point de trouver une concrétisation avec la mise en service du système Iridium de Motorola, en novembre1998, et de son concurrent Globalstar, dirigé par l’américain Loral et le français Alcatel, au troisième trimestre 1999. Cependant, aujourd’hui, si les défis technologiques ont été relevés et la barrière financière de l’investissement initial franchie, il reste, d’une part, à obtenir dans certains des pays où le service sera offert les autorisations nécessaires à l’exploitation commerciale et, d’autre part, à trouver des débouchés commerciaux à la hauteur des attentes des investisseurs parti prenante à l’aventure.

Dans ce contexte, ces quatrièmes débats IDEE Télécom s’articulent autour de trois axes :

1. Situation actuelle des télécommunications par satellite
François RANCY, Directeur de la Planification du spectre et des affaires internationales, Agence Nationale des Fréquences

1.1 Services offerts et historique des systèmes de communication par satellites

Il existe, en théorie, deux grandes catégories de services de communication spatiale, qui conditionnent les bandes de fréquences radio employées par les différents systèmes de communication par satellites : En pratique, les évolutions commerciales conduisent progressivement, depuis quelques années, à une  convergence entre les domaines des télécommunications et de la radiodiffusion. Ainsi, depuis au moins quinze ans, des satellites fournissent en Europe des services de radiodiffusion dans des bandes de fréquences attribuées au service fixe par satellite ; on observe également une convergence entre services fixes et mobiles. Par exemple, le service Euteltracs regroupe service mobile de messagerie et service de radiorepérage par satellite en utilisant les bandes du service fixe par satellite.

Cette évolution s’inscrit dans l’histoire déjà relativement ancienne des communications spatiales. Les premiers satellites de communication ont en effet été lancés à partir de 1957 (Spoutnik). Ces derniers, dont , n’étaient d’ailleurs pas géostationnaires, les altitudes initialement accessibles aux lanceurs ne le permettant pas. Cependant, du fait de leur plus grande facilité d’utilisation, les systèmes géostationnaires, qui restent en permanence à la verticale d’un point de l’équateur terrestre à une altitude de quelques 35.800 kilomètres, ont été jusqu’à nos jours le vecteur principal du développement des télécommunications par satellite.

Cependant, depuis quelques années, les technologies disponibles permettent la fourniture de services de télécommunications destinés au grand public pour des coûts raisonnables sur des satellites non géostationnaires. Ceux-ci présentent en effet plusieurs avantages spécifiques, du moment qu’il est possible de communiquer avec eux malgré leur mouvement par rapport à la Terre :

1.2. Les projets de systèmes satellitaires en orbite terrestre basse (LEO)

Plusieurs projets LEO sont en cours de réalisation ou sur le point de se concrétiser. On peut distinguer trois types de systèmes : On souligne souvent l’importance des coûts et des risques associés à ces projets de constellations de satellites non géostationnaires. En effet, une constellation de satellites de type "gros LEO" demande un investissement de un à trois milliards de dollars ; les constellations de type "méga LEO" annoncent pour leur part des montants investissements 3 à 10 fois supérieurs, compris entre 4 et 15 milliards de dollars.

A titre de comparaison, un système de 3 satellites géostationnaires permet une couverture mondiale s’étendant jusqu’à 60 à 70° de latitude (chaque satellite assurant un tiers de la couverture globale) et nécessite un investissement d’environ 600 millions de dollars.

Par ailleurs, les ressources fréquentielles nécessaires au développement de ces systèmes sont de plus en plus considérables et doivent être rendues disponibles au niveau international. Entre les systèmes de téléphonie (gros LEO) et ceux de communication multimédia (méga LEO), les besoins en fréquences sont ainsi multipliés par cent.

Les enjeux et défis technologiques sont également très importants. La mise au point d’une constellation nécessite en effet la maîtrise d’une production de masse des satellites (par dizaines), ainsi que des lancements groupés pour éviter de consommer l’intégralité des capacités de lancement disponibles et contenir les coûts. Enfin, la gestion de la constellation nécessite la mise en place d'un réseau mondial de stations de contrôle.

1.3 Les acteurs du marché des communications spatiales

Le marché le plus important aujourd’hui est celui des services fournis par les systèmes à base de satellites géostationnaires, qui se scinde entre service mobile et service fixe.

Dans le secteur de la téléphonie mobile par satellite, l’organisation intergouvernementale Inmarsat, initialement spécialisée dans les communications maritimes, y compris des services de détresse et de sécurité, a progressivement étendu son champ d’activité à d’autres services de téléphonie mobile où elle exerce une situation de quasi monopole. Pour faire face à la concurrence croissante des systèmes de Terre et à celle, naissante, des constellations de "gros LEO", avec pour objectif de permettre à Inmarsat de continuer à assumer sa mission première de communications en mer, les Etats membres de l’organisation ont récemment voté la transformation d’Inmarsat en une société commerciale privée, quelques années après la création de la société ICO, qui vise à offrir des services de téléphonie mobile portable par l’intermédiaire d’une constellation de 12 satellites en orbite intermédiaire (MEO).

Pour les autres type de service (fixe par satellite et radiodiffusion), le marché des systèmes géostationnaires est actuellement dominé en Europe par SES-Astra et Eutelsat, qui exploitent chacun une dizaine de satellites. Il existe par ailleurs des acteurs plus modestes tels que Hispasat, Sirius ou Bifrost. Au niveau mondial, les acteurs les plus importants sont Intelsat, PanAmsat, GE Americom et Asiasat, qui exploitent chacun une vingtaine de satellites.

Cette situation est en cours d’évolution vers plus de concurrence du fait de l’arrivée prochaine (1998 à 2000) des exploitants de constellations de "gros LEO". Trois projets principaux s’affrontent aujourd’hui : ICO, exploitant européen dont Inmarsat détient 10 %, Iridium, projet américain initié par Motorola, et Globalstar, projet emmené par l’américain Loral et auquel se sont ralliés Alcatel et France Télécom.

A plus long terme (2001-2002), deux grands projets s’affrontent sur le marché des communications de données à haut débit. L’américain Teledesic, conduit par Bill Gates et Craig McCaw, vient en effet de s'associer au projet Celestri développé par Motorola et au projet West de Matra Marconi Space, fait face au projet SkyBridge, conduit par Alcatel.

1.4. L’accès aux ressources en fréquences radio

L'attribution de bandes de fréquences radio-électriques aux systèmes satellitaires se décide à trois niveaux :

- au niveau mondial, l'Union Internationale des Télécommunications (UIT, basée à Genève) attribue, par région du globe, des fréquences à des services de radiocommunications, en distinguant entre "Service Fixe par Satellite", "Service Mobile par Satellite" et "Service de Radiodiffusion par Satellite");

- au niveau européen, la Conférence Européenne des Postes et Télécommunications (CEPT), qui regroupe 43 pays de la zone européenne, peut prendre des décisions visant à harmoniser l’utilisation de telle ou telle bande de fréquences en Europe (c’est le cas pour les fréquences des systèmes de téléphonie mobile GSM, de radiomessagerie Ermes, TFTS). Ces décisions peuvent être relayées par une directive au niveau de l’Union européenne (UMTS) ;

- au niveau national, en France, c'est l'Agence Nationale des Fréquences (ANFR) qui coordonne l'usage des fréquences par les administrations ou les autorités "affectataires".

Au niveau mondial, l'UIT établit un Réglement des Radiocommunications (le "RR"), lors des Conférences Mondiales des Radiocommunications (les " CMR"), qui ont lieu environ tous les deux ans (la dernière s’est tenue en 1997). Les modifications à ce règlement sont préparées entre les CMR par le "secteur radiocommunications" de l'UIT (l’"UIT-R") à travers des commissions d'études, un comité spécial sur les questions réglementaires et de procédure et des réunions préparatoires à la Conférence. Le RR est constitué d’articles, qui définissent les procédures d'accès et d'usage des fréquences, d’appendices, et de résolutions qui précisent et complètent ces articles. Dans sa forme révisée lors de la CMR-97, ce réglement comporte notamment les articles principaux suivants :

Le Règlement des Radiocommunications (RR) s'appuie sur les principes suivants : Pour remplir son rôle d’attribution des fréquences aux services et définir les conditions d’accès par pays, l’UIT appuie son action sur le principe de l’accès équitable aux ressources radioélectriques pour tous les pays et sur celui de l’utilisation efficace du spectre. La difficulté principale en matière de systèmes satellitaires est celle du partage des fréquences, qui fait l’objet de décisions réglementaires spécifiques à l’UIT. L’UIT peut en effet décider une coordination plus ou moins poussée entre services opérant dans les mêmes bandes, en fonction des possibilités techniques et des risques de brouillage d’un service par un autre. Trois cas peuvent se présenter : Selon ce dispositif, qui fait la part belle au principe du "premier arrivé – premier servi", déposer un dossier de demande d’assignation de fréquences a un coût quasi nul et un bénéfice maximal puisque ce dépôt permet à la fois de "réserver" des fréquences pour des projets encore à l’étude (voire théoriques), mais également de ralentir les concurrents qui déposeraient leurs demandes ultérieurement, notamment en multipliant les difficultés liées aux procédures de coordination.  Le système connaît donc des limites. Pour pallier ces difficultés, deux procédures ont été mises en œuvre : Au-delà de ces premières mesures, le principe de la diligence due financière est à l'étude : s’il est adopté, les opérateurs devront verser une forme de caution pour déposer une demande de fréquences, qui ne serait rendue que dans l’hypothèse où ils réalisent effectivement et dans les temps le projet annoncé.

Au niveau européen, l’harmonisation et la coordination de l’usage des fréquences, de même que la préparation des CMR, s'effectue dans le cadre de la Conférence Européenne des Postes et Télécommunications (CEPT), qui rassemble 43 pays européens. La CEPT s'appuie pour ce faire sur l'European Telecommunications Standards Institute (ETSI) en tant qu’organisme européen reconnu de normalisation. Ces travaux sont également ouverts aux opérateurs, regroupés notamment au sein de l'European Public Telecommunication Network Operators Association (ETNO) qui regroupe en association les opérateurs historiques, et aux industriels. La Commission Européenne est également associée étroitement à ces activités.

En France, c'est l'Agence Nationale des Fréquences qui coordonne l'attribution des fréquences à des administrations ou à des autorités dites "affectataires" pour des services, tout en respectant le cadre général fixé par l’UIT, la CEPT et l’ETSI. Les administrations "affectataires" font des fréquences un usage propre, comme les ministères de la Défense, celui de l’Intérieur, l’Aviation Civile ou le CNES ; en revanche, les autorités "affectataires" attribuent ensuite ces fréquences à des utilisateurs privés, comme les opérateurs de télécommunications (par l’Autorité de régulation des télécommunications) ou les opérateurs audiovisuels (par le Conseil supérieur de l’audiovisuel).

Du fait de la nature fortement internationale des attributions de fréquences pour les opérateurs de constellations de satellites, il est nécessaire d’approfondir le mécanisme de préparation des Conférences Mondiales des Radiocommunications, au cours desquelles se décident ces attributions.

Les CMR sont tout d'abord préparées au niveau national. En France, des commissions et des groupes de travail sont coordonnés au sein de l'ANFR afin de présenter des propositions sur la base d'un consensus national entre administrations, opérateurs et industriels.

Les 43 pays européens représentés à la CEPT examinent ensuite leurs propositions respectives au sein du Groupe de Préparation des Conférences (CPG), appuyé notamment par des groupes et équipes projet du Comité européen des Radiocommunications (ERC). L'objectif est là encore d'arriver à un consensus, ce qui permet d'établir solidement des propositions européennes communes aux CMR, où le mode de prise de décision est celui du consensus.

Si ce mode de préparation s'est montré particulièrement efficace lors des dernières CMR depuis 1992 en engageant toute l’Europe dans des propositions communes solides, il importe cependant de souligner que la concertation européenne préparatoire aux CMR est favorisée par la faible distance géographique entre capitales en Europe, ainsi que par la proximité des instances de l’UIT (Genève). Dans d’autres régions du monde, la concertation et la préparation sont donc souvent plus difficiles et moins complètes.

2. Les nouveaux systèmes de constellations de satellites
Frédéric PUJOL , IDATE

L’exposé de Frédéric Pujol se scinde en trois points :

2.1. Les projets actuels de constellations de satellites LEO

Même si les projets actuellement en voie de réalisation sont variés, il est possible de donner une définition générale de ce type d’investissements. Il s'agit de systèmes ayant recours à une nouvelle génération de satellites de télécommunications, comportant des innovations technologiques comme les communications intersatellites ou le multi-channelling, placés en orbite terrestre non géostationnaires et proposant des services novateurs à l’échelle mondiale sur de nouveaux marchés de niche plutôt que grand public. Ces projets sont le fait de nouveaux acteurs qui mettent en œuvre des stratégies en rupture avec les projets satellitaires précédents. Ainsi, Motorola, industriel non opérateur, est néanmoins très impliqué dans les projets LEO. Il importe de souligner la vitesse de l’évolution des mentalités sur ces systèmes : considérés comme irréalistes jusqu’en 1992, ils sont aujourd’hui en voie de banalisation.

Ces nouveaux systèmes satellitaires ont également entraîné la nécessité de nouvelles décisions réglementaires et industrielles : attribution de licences et de bandes de fréquences, fabrication et lancement de satellites en masse, etc.

On peut distinguer trois catégories de constellations de satellites de type LEO, qui correspondent notamment au échelles de poids de satellites :
 

Petits Leo 
40 à 100 kg
Ces projets représentent des enjeux relativement modestes en termes de services, puisqu’ils sont limités à la transmission de données bas débit, principalement aux applications de radiomessagerie asynchrone ; ils ont déjà une réalité concrète (en particulier avec Orbcomm). 
Gros LEO 
450 à 700 kg
Ces projets doivent permettre de fournir un service téléphonique au public ainsi que de transmission de données bas débit. Le projet "gros LEO" précurseur fut Odyssey, lancé par TRW au début des années 1990. Faute de financement suffisant, il a été abandonné à la fin de 1997 ; TRW a alors rejoint le projet ICO d'Inmarsat. Les projets actuellement en cours ou sur le point d'être opérationnels sont ceux d'Iridium (ouverture possible du service en novembre 1998), de Globalstar (mi 1999) et ICO.
Méga LEO 
500 à 1000 kg
Ces projets proposeront des services de télécommunications multimedia fixes à haut débit par constellation de satellites. Il s'agit principalement des systèmes Teledesic et SkyBridge. Leur positionnement vient en complémentarité et/ou en concurrence des systèmes terrestres (LMDS, MMDS, UMTS-WLL, ADSL, CATV, réseaux locaux en fibre optique) ou géostationnaires (WEST).

2.1.1. Caractéristiques techniques des constellations de satellites LEO

Ces projets reposent, à l’inverse des satellites actuellement en service, sur ces satellites non géostationnaires placés sur des orbites relativement basses (de quelques centaines à quelques milliers de kilomètres). Du fait de cette relative proximité entre le satellite et le terminal terrestre ou la station passerelle, le signal nécessaire à établir la communication est de moindre puissance que pour un système géostationnaire, d'où des terminaux plus intégrés, c’est-à-dire moins gros. La proximité des satellites permet également d’obtenir des délais de transmission particulièrement intéressants pour les applications à contrainte de temps réel.

Le caractère défilant des satellites permet d'autre part d'assurer, moyennant un nombre minimal de satellites, une couverture géographique globale .

A ces avantages spécifiques aux satellites LEO, il convient également d'ajouter le fait que tout système satellitaire – géostationnaire ou non – demande peu d'infrastructures en comparaison avec les systèmes de Terre : quelques stations terriennes, sans commune mesure par exemple, dans le cas de la téléphonie cellulaire de Terre, avec le déploiement nécessité par un réseau cellulaire.

Au-delà de ces caractéristiques communes, les systèmes différent sur plusieurs points, notamment sur les modes d'acheminement des communications.

Ainsi, dans les systèmes Iridium et Teledesic, il est prévu de mettre en place des communications intersatellites (interlinks). Selon ce mode d’opération technique, il est possible de choisir dans quel pays les communications effectuées à partir du réseau spatial sont interconnectées aux réseaux terrestres, et donc d’éviter les pays où les charges d’interconnexion internationales (taxes de répartition) sont particulièrement élevées (by-pass).

Ce contournement des réseaux nationaux pourrait par endroit entraîner une perte sensible de revenus issus des appels internationaux, notamment dans les pays en voie de développement. Ces revenus pouvant représenter une grande part des revenus des opérateurs historiques, dans la mesure où le trafic international amène une marge importante lorsqu’il n’y a pas concurrence, cela n’est pas sans poser à ces opérateurs des problèmes stratégiques majeurs.

Cependant, cette perte de trafic devrait être limitée dans les pays où il existe déjà des réseaux de communications mobiles terrestres (GSM ou équivalents) ; en effet, la plupart des terminaux seront bi-standards (téléphonie mobile terrestre et satellite), ce qui permet de conserver le trafic quand il existe un réseau terrestre – et de ne payer le prix de la communication par satellite que lorsqu’elle est véritablement nécessaire.

Par ailleurs, le by-pass peut être interdit par les autorisations données aux opérateurs nationaux commercialisant les services Iridium, notamment pour des raisons de sécurité (écoutes judiciaires, par exemple). Ceci souligne le rôle-clef des distributeurs locaux des services des réseaux satellitaires ; seuls les acteurs locaux disposent en effet de la connaissance suffisante de leur marché pour mener à bien ce type de négociations avec les autorités nationales.

A contrario des projets Iridium et Teledesic, les systèmes Globalstar et SkyBridge ne prévoient pas de liens intersatellitaires ; les satellites sont donc de simples "tuyaux coudés" (bent pipes) qui transmettent les signaux entre le terminal de l’abonné et une station relais, sans aucun élément de commutation en orbite.

Autre différence technique entre les différents projets, les modes d’accès radio. Comme dans les radiocommunications numériques terrestre, deux approches se côtoient en ce domaine : les systèmes à division temporelle (TDMA) et ceux à division par code (CDMA). Ces choix distincts ne sont pas sans conséquences sur la cohabitation entre systèmes, afin d’éviter tout risque de brouillage - dans les bandes de fréquences utilisées pour le service, bien entendu, mais également dans les bandes de fréquences utilisées pour le contrôle des satellites.

Pour conclure sur ces éléments techniques des différents projets de constellations, on peut dresser le tableau suivant :
 

 
Iridium
Globalstar
ICO
Odyssey (abandonné)
Teledesic
Orbcomm
Satellites
66+11
48+8
10+2
12
288
36
Plans orbitaux
6
8
2
3
 
4
Stations terrestres
20
90 à 200
12
8
16
4 aux E-U
Services
Voix-données
Voix-données
Voix-données
Voix-données
Multimédia
Données
Interface radio
TDMA
CDMA
TDMA
CDMA
TDMA
TDMA
Fréquences services
L
L
S
L et S
Ka
VHF
Fréquences exploitation
Ka
C
C
Ka
 
VHF
Source : IDATE

2.1.2. Marchés, services et acteurs

Par construction, les constellations de satellites offrent une couverture mondiale, quel que soit le relief. Cependant, des limites apparaissent, notamment en milieu urbain dense : C'est pourquoi ces systèmes apparaissent nettement complémentaires de systèmes cellulaires terrestres là où ils sont déployés, et notamment dans les zones urbaines.

En revanche, les systèmes satellitaires non-géostationnaires permettent d’offrir une connectivité instantanée à l’échelle mondiale à un coût inférieur à celui des systèmes Intelsat ou Inmarsat là où les services mobiles terrestres ne sont pas présents, notamment dans les zones rurales non rentables (zones très enclavées, zones peu denses).

Dans ce contexte, le marché potentiel pour les services satellitaires est difficile à évaluer ; le marché inital semble résider principalement dans des niches spécifiques, la plus citée étant celle des voyageurs internationaux (global roamers).

En matière de communication de données, une offre de transfert de données bas débit est prévue par les constellations "gros LEO". Cependant, ces offres sont sans commune mesure avec les débits que proposeront les constellations "méga LEO", dont le cœur de cible est le service fixe haut débit pour le multimédia.

2.1.3. Coûts des constellations

Il importe avant de donner des chiffres sur le coût des constellations de satellites de souligner que le service offert est par nature mondial, ce qui rend trompeuses les comparaisons avec les systèmes terrestres, qui sont pour leur part locaux :

De manière plus précise, l’IDATE a regroupé les annonces des différents consortiums :
 
Iridium 3.4 milliards de dollars
Globalstar 2.5 milliards de dollars
ICO 3 milliards de dollars
Odyssey (abandonné au profit d'ICO) 3.2 milliards de dollars

Les systèmes de type "mega LEO" sont eux beaucoup plus chers ; Teledesic annonce par exemple des investissements de l’ordre de neuf milliards de dollars. Cependant, si ces chiffres paraissent impressionnants, il faut garder à l’esprit qu’ils fournissent une couverture mondiale ; à titre de comparaison, ils restent comparables avec les prévisions de financement d’un réseau UMTS couvrant la France (de l’ordre de 50 milliards de francs).

2.1.4. Jeux et stratégies d'acteurs

L’apparition des projets de constellations de satellites non-géostationnaires a été l’occasion de l’irruption de nouveaux venus dans le domaine des télécommunications spatiales, ainsi que de nouvelles alliances, qui se sont progressivement affirmés comme des acteurs de premier rang. En particulier, les industriels des télécommunications, de la fabrication de satellites et de celle de lanceurs sont apparus très moteurs dans l’initialisation et la conduite de ce type de projets.

Ces acteurs ont en particulier fourni les compétences techniques nécessaires pour valider les concepts proposés et rassembler les financements nécessaires aux investissements initiaux. En effet, les projets de constellations de satellites étant de très grande envergure et comportant une part de risque global très importante (comme l’a montré récemment l’accident survenu le 9 septembre 1998 lors du lancement de 12 satellites de Globalstar – soit un sixième du nombre total), à la fois en termes financiers, technologiques et économiques. Les investisseurs ont donc été sceptiques au départ. Cependant, le marché boursier s’est montré favorable une fois que ces projets ont reçu le soutien d'acteurs solides du monde des satellites (Loral, Matra Marconi Space, etc.) et de celui des télécommunications (Motorola, Alcatel, Microsoft, etc.).

Cependant, une fois les constellations opérationnelles, il devient nécessaire d’y associer des distributeurs nationaux, qu’il s’agisse d’opérateurs de réseau fixe, de radiocommunications ou de sociétés de commercialisation de services. Les deux projets "gros LEO" rassemblent donc aujourd’hui chacun des industriels porteurs de projets (télécommunications et spatial), des partenaires financiers et des distributeurs nationaux de services.

La constitution d’alliances a également été indispensable en raison de l’étude des compétences à mobiliser : terminaux, segment spatial, opérateur de réseaux (système de facturation, de commercialisation, etc.). Selon ce cheminement du projet, les industriels perdent tôt ou tard le contrôle des activités, et par voie de conséquence celui de la valeur ajoutée. Mais auparavant, ils auront réussi à démultiplier leur activité à moindre frais en initiant de nouveaux services et de nouveaux réseaux.

2.1.5. Aspects réglementaires

Au niveau des pays, il peut être nécessaire d'obtenir des autorisations à trois niveaux : Par ailleurs, les opérateurs de services mobiles offerts par le biais des constellations de satellites doivent pouvoir localiser leurs utilisateurs, notamment afin de pouvoir interdire l’accès au service à partir du territoire d’un pays donné. Actuellement, cette localisation semble être assurée à environ 10 ou 20 km près, selon les systèmes.

Enfin, certains pays imposent aux distributeurs de donner la priorité à un réseau mobile terrestre à chaque fois que cela est possible ; les terminaux bi-modes le permettent – il est cependant possible de passer outre cette fonctionnalité (override). Les terminaux bi-modes devront indiquer à l’utilisateur le passage d’un mode à l’autre, pour des raisons de coût d'utilisation.

2.2. Complémentarité entre systèmes cellulaires terrestres et constellations LEO

Les projets de "gros LEO" permettant d’offrir des services de télécommunications mobiles utilisent des bandes de fréquences proches de celles utilisées par les réseaux GSM et consorts ; les systèmes de contrôle d’accès et les modes d’accès radio sont également similaires à ceux des réseaux mobiles terrestres et il y a interfonctionnement avec les sous-système réseau GSM (protocole MAP) et américain (IS-41). Ces similitudes permettent le développement de terminaux bi-modes compacts.

2.3. Le marché des constellations de satellites de télécommunications fixes multimédias

Les satellites de type "mega LEO" visent le marché de la transmission de données multimédias à haut débit et risquent d’être confrontés à de nombreux concurrents opérant des plates-formes terrestres  à l’horizon 2001-2002. On peut notamment citer : Dans cette perspective, le positionnement de ces futurs systèmes a d’ores et déjà du évoluer et se rapproche de la fonction traditionnelle des satellites dans les communications (part des télécommunications plus faible, utilisation massive en diffusion). Cette volonté de positionnement complémentaire aux autres systèmes est également présente par rapport aux satellites géostationnaires, particulièrement efficaces pour la diffusion point-multipoint ; les  "méga LEO" offriront en effet des services point-à-point.

Cependant, de nombreux problèmes restent à résoudre avant que les systèmes SkyBridge ou Teledesic ne puissent ouvrir :

3. Évolution du rôle de l'Union Européenne dans le domaine spatial
Joël HAMELIN, Délégué à la Coordination Spatiale, Commission Européenne

3.1. L'Union Européenne et l'espace

La première communication de la Commission Européenne sur ce sujet, suivie d’une résolution du Conseil de l’Union Européenne date de 1988. Bien qu’elle ait été précédée de prises de position du Parlement Européen, elle marque la prise de conscience de l'intérêt économique de domaine spatial, notamment pour les télécommunications et pour l’observation de la Terre, et de la forte compétence de l'Europe en la matière, démontrée notamment à travers ses ambitieux programmes spatiaux, comme Ariane 5, Hermès et la station Columbus décidés à la Haye par le conseil de l’Agence Spatiale Européenne un an plutôt. Parallèlement, par l'Acte Unique, la Communauté Européenne s’était vue conférer une compétence large en matière de recherche et développement.

De ce constat et de cette compétence découlent les lignes d'actions qui ont fondé l’action initiale de la Commission dans le domaine spatial :

En 1992, il est apparu que la concurrence internationale s'était accrue dans le domaine des télécommunications et des lanceurs spatiaux ; de nouveaux acteurs étaient apparus, notamment la Chine et la Russie. Parallèlement, le principe du financement public des activités spatiales a été confronté à des restrictions budgétaires croissantes, ce qui a amené à remettre en cause le projet d’avion spatial Hermès et la participation de l’Europe à la Station Spatiale Internationale.

Les priorités ont alors été redéfinies. Il s’agissait de :

De ces lignes d'actions renouvelées découla la création du Groupe Consultatif sur l'Espace (Space Advisory Group ou SAG), qui réunit les représentants des pays-membres, l'Agence Spatiale Européenne et la Commission, élargi parfois aux organisations internationales de gestion de satellites Eutelsat et Eumetsat.

Un nouveau bilan a été effectué en 1996, alors qu'un large processus de restructuration de l'industrie européenne se mettait en place. L'importance stratégique de l'espace pour l'Europe dans l'avènement de la société de l'information y a été soulignée, dans une communication, qui constate également l’importance économique croissante des applications spatiales : télécommunications personnelles, observation de la Terre, lanceurs et pour la première fois la navigation par satellites.

Cette communication de 1996 est axée sur la promotion des applications, des marchés et de la compétitivité de l'industrie en s'appuyant sur quatre lignes d'actions :

Ce point a été suivi d'effet avec la reconnaissance mutuelle des légitimités respectives et complémentaires de l’Union Européenne et de l’Agence Spatiale Européenne, par la résolution commune adoptée par le Conseil de l'Union le 22 juin 1998 et par  le Conseil de l'Agence Spatiale Européenne en date du 23 juin 1998.

3.2. Les télécommunications spatiales

Les télécommunications spatiales ont fait l'objet de l'attention de l'Union Européenne dès 1990 avec le Livre Vert sur les communications par satellites. L'année suivante une résolution a été adoptée sur ce sujet, suivie par plusieurs directives concernant les équipements au sol (1993).

En 1994 la directive sur le marché des télécommunications a été amendée pour y inclure les communications par satellites. Une résolution est adoptée, la même année, pour recommander une politique volontariste en matière d'accès aux capacités spatiales.

Enfin, le plan d'action sur les communications par satellite dans la société de l'information a été adopté en mars 1997. C’est ce dernier que nous allons maintenant détailler.

3.3 Plan d'actions

Ce plan d'action vise à réaliser l'achèvement du marché intérieur, à renforcer la position européenne au niveau international et à soutenir la R&D européenne et le développement d'applications des télécommunications par satellites. Chacun de ces axes fait l'objet d'une série d'actions à mettre en œuvre.

L’achèvement du marché intérieur passe par :

Le renforcement de la position européenne au niveau international sera favorisé par : Enfin, le soutien à la R&D des acteurs européens du domaine se fait à travers le 5ème Programme Cadre de Recherche & Développement (5e PCRD), qui contribue au financement de la recherche coopérative et pré-normative. Le 5e PCRD a une enveloppe globale de l’ordre de 15 milliards d'euros ; la partie télécommunications devrait en représenter environ 25 % et le secteur spatial, au sein de la partie télécommunications, entre 2 et 3%, soit environ 600 millions de francs.

Le cadre international d'activité des nouveaux opérateurs
François RANCY, Directeur de la Planification du spectre et des affaires internationales, Agence Nationale des Fréquences

4.1. Le spectre disponible pour des systèmes satellitaires

Les bandes de fréquences suivantes ont été réservées pour les systèmes de télécommunication fixe et de radiodiffusion par satellite : Le rôle des régulateurs et de l'UIT consiste à répartir équitablement ce spectre entre tous les systèmes, géostationnaires ou non.

4.2. La CMR 1997

Un des principaux enjeux de la Conférence Mondiale des Radiocommunications de 1997 était de rendre possible l'émergence d'une concurrence effective dans la fourniture des services multimédia par satellites à l'échelle mondiale. En effet, afin d'éviter les problèmes de brouillage entre les systèmes géostationnaires et non géostationnaires quand les satellites non-géostationnaires se trouvent momentanément dans la direction de l'orbite géostationnaire, il avait été décidé lors de la Conférence de 1995 d'attribuer une bande de 2 x 400 MHz au service fixe non géostationnaire. Compte-tenu des procédures du Règlement des Radiocommunications et des besoins en fréquences de ce type de systèmes, cela revenait à donner le monopole de la fourniture des services au premier système non géostationnaire s’étant présenté, en l'occurrence l’américain Teledesic.

Les décisions de 1997, qui complètent celles de 1995, permettent en revanche d'organiser le spectre de manière à favoriser la concurrence :

Ces décisions ont donc permis de rendre disponibles des quantités de spectre très importantes pour les systèmes non-géostationnaires, sur une base équitable et partagée avec les systèmes géostationnaires. Tous les problèmes ne sont pas pour autant résolus :

4.3. Aspects juridiques de l’activité des opérateurs de systèmes spatiaux

Les procédures de l’UIT établissent une distinction claire entre la coordination des systèmes à satellites entre eux et la coordination des stations terriennes avec les services de Terre. De même, dans la pratique, il existe une distinction analogue entre l’exploitant du système spatial (Iridium, Globalstar, SkyBridge, Teledesic,etc.) et l'opérateur de réseau au niveau national (Tesam,etc.). En revanche, il n'existe pas en France de distinction juridique explicite entre l'opérateur de station terrienne et l’exploitant de satellite.

Par ailleurs, une démarche dans un seul pays au plan mondial est nécessaire pour la partie proprement spatiale du système, puisque la coordination de cette partie peut être réalisée par un seul pays auprès de tous les autres. En revanche, il faut une autorisation dans chaque pays pour les stations terriennes et pour l’exploitation commerciale du réseau.

5. SkyBridge, une constellation de satellites non-géostationnaires pour le service fixe haut débit
François BRUN - Vice President , Business Development, Alcatel SkyBridge

SkyBridge fait partie des projets en cours de développement dans le domaine de la fourniture de services multimédia haut débit par constellation de satellites "méga LEO". La constellation devrait comprendre 80 satellites et être opérationnelle commercialement à la fin 2001. Ce projet a été lancé en 1993 et réunit des partenaires nord-américains (Com Dev, Spar, Loral), européens (Alcatel, CNES, SRIW) et japonais (Mitsubishi, Sharp et Toshiba).

5.1. Paramètres techniques stratégiques

Les choix stratégiques de SkyBridge ont été les suivants :

5.2. Marchés visés

Le constat des promoteurs de SkyBridge est le suivant : les progrès technologiques des transmissions terrestres devraient permettre d’obtenir de hauts débit sur une partie des réseaux fixes actuels ; cependant, il restera toujours une part du réseau limitée à des débits plus faibles, que ce soit pour des raisons techniques ou financières, y compris dans des zones relativement denses en consommateurs potentiels de services hauts débits. Ces lacunes seront à même d’être comblées par des projets de type SkyBridge. C’est pourquoi SkyBridge ne vise pas les sites professionnels denses (type "La Défense"), qui seront principalement desservis par fibre optique, mais des zones à potentiel où la demande est moins dense et se prête moins à une identification géographique aussi précise.

SkyBridge fournira sur ces zones un service multimédia en boucle locale fixe, même si la couverture est mondiale. Selon le modèle également développé par les autres opérateurs satellites, SkyBridge commercialisera son système à destination des opérateurs exclusivement, à charge pour eux de créer et de commercialiser des services au consommateur final autour de ce système.

5.3. Débits et tarifs

Pour les usagers résidentiel, qui devraient représenter un tiers environ du chiffre d’affaires, le débit maximum ("crête") offert par SkyBridge sera de 20 Mb/s ; le débit moyen devrait pour sa part atteindre les 500 Kb/s ; pour l’usage professionnel, les débits devraient être de trois à cinq fois supérieurs à ces chiffres. La couverture sera, par définition, globale et la capacité à l’échelle mondiale du système atteindra 215 Gb/s.

En termes tarifaires, SkyBridge prévoit une commercialisation au kilobit et non à la minute, qui correspond mieux à la transmission de données. Les prévisions de tarifs devraient permettre à SkyBridge de concurrencer les systèmes terrestres ; en effet, il s’agit de 0,03 dollars par mégabit, ce qui correspond à 0,04 dollars pour un appel téléphonique international de trois minutes à 64 kb/s.

Les terminaux, devraient être d’une taille d’environ 50 cm, devraient être commercialisés au prix de 700 dollars.

5.4. Questions à M. Brun

5.4.1. Quelle est la taille critique de la zone que doit couvrir chaque passerelle pour que le système SkyBridge soit économiquement viable ?

A l’inverse des systèmes géostationnaires qui diffusent de la puissance partout même si elle n’est pas nécessaire, les constellations permettent de limiter les zones couvertes aux seules zones souhaitées par l’opérateur local et de concentrer les capacités à la demande.

Les satellites du système SkyBridge sont orientables, permettant ainsi de concentrer plusieurs spots de 700 km de diamètre sur une même zone. Il existera 18 spots pour chacun des 80 satellites de la constellations. Une passerelle peut opérer sur une ou plusieurs zones selon l’intensité du trafic.

5.4.2. Quel avenir peut-on prévoir pour les boucles locales "mixtes" (voie descendante satellitaire, voie de retour par réseau terrestre bas débit) ?

Ces systèmes, qui ne sont pas vraiment interactifs, répondent plutôt à une logique de diffusion avec l’envoi d’un même programme pour tous. En outre, les boucles locales "mixtes" entraînent un retard à la transmission du à la distance des géostationnaires par rapport au sol. SkyBridge étant un système LEO, il offre des délais de transmission totalement compatibles avec les services hautement interactifs, dans une logique de services point-à-point ou point-multipoints. Aussi SkyBridge ne vise pas le même marché.

5.4.3. Tous ces systèmes multimédias lancés par les industriels, et non par les opérateurs, ne sont-ils pas principalement bénéfiques aux vendeurs de matériel ?

Puisque tout le monde n'aura pas un accès haut débit avec les systèmes actuels, les constellations de satellites multimédias se positionneront en tant que compléments ou supports des réseaux terrestres. En outre, le financement de ces systèmes est en partie assuré par les opérateurs. Si ces derniers n'y voient pas leur intérêt, les projets ne vivront pas. On constate en effet que, dans l'ensemble, les grands projets sont initiés par les industriels. Certains industriels en profitent pour se positionner sur le secteur des services et donc concurrencer les opérateurs. Le choix d'Alcatel dans SkyBridge est à l'inverse de développer un système qui sera opéré par les opérateurs, Alcatel et les industriels partenaires de SkyBridge conservant leur rôle de fournisseur de réseaux et de solutions techniques clef en main.

Conclusion
Claire ANCELIN, Chargée de la Sous-Direction nationale, Direction des Postes et Télécommunications

Au terme de cette demi-journée, on retiendra en premier lieu que l’apparition des systèmes satellitaires a fait monter d'un cran les difficultés techniques, financières ou juridiques par rapport aux systèmes fixes ou mobiles terrestres. Certains aspects sont en outre particuliers aux projets de constellations : Enfin, si la question n’est aujourd’hui guère posée, il faudra également définir les modalités d’application du droit de la consommation aux constellations de satellites.
   



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