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Edition du 18 juin1998


ÉDITO

Toute l'actualité de la semaine

L'enjeu de la libre concurrence en version française


Lancé à titre expérimental en janvier 1996 dans le septième arrondissement, Internet sur le câble constitue à Paris un feuilleton décourageant pour les 200 "cobayes" qui y ont participé. Après bien des atermoiements, des reports successifs, le déploiement définitif sur Paris devait enfin intervenir à partir du mois d'avril 1998. En fait, des dizaines de milliers d'Internautes, inscrits depuis les premières annonces de la Lyonnaise Câble, courant 1997, attendent encore ! Officiellement, l'expérimentation se poursuit toujours... et de manière chaotique : en effet, comme nous l'indiquent quelques uns de nos lecteurs, l'accès câble est coupé systématiquement chaque soir vers 20h pour reprendre le lendemain vers 9h en semaine et la totalité des week end. De sorte que, à moins de travailler la nuit et de rester chez soi le jour, l'accès est impossible. C'est pour des raisons de maintenance, dit-on en premier lieu. Plus avant, c'est France Télécom, détenteur du réseau câblé qui coupe l'accès chaque soir. C'est ce que confirme Pierre Bouriez, directeur Internet à Lyonnaise, dans un courrier aux abonnés : "France Télécom procède à des interruptions de service."

Le litige entre les deux opérateurs ne date pas d'aujourd'hui. Dès avril 1997, la Lyonnaise saisissait la toute récente Autorité de Régulation des Télécommunications (ART), qui émit une première décision à même de permettre la mise en place de l'offre commerciale. Aussitôt, France Télécom fit appel, contestant même l'autorité de l'Autorité à statuer en ce domaine ! Le 28 avril dernier, la cour d'appel de Paris déboutait intégralement FT et confortait la décision de l'ART. Pourtant, la situation reste au point mort. France Télécom nous explique qu'un avenant au contrat qui le lie avec la Lyonnaise est encore en attente de signature. Pierre Bouriez confirme : "nous rencontrons de sérieuses difficultés contractuelles avec France Telecom dans l'application des modalités qui conditionnent le bon fonctionnement de ce service". 

En fait, l'accès Internet est bloqué car il y a un enjeu plus important. Le câble permet d'offrir des services de téléphonie locale aptes à concurrencer France Télécom qui détient là son dernier monopole, comme le rappelle Jean-François Hernandez, responsable de la communication de l'ART.
Or justement, demain vendredi, l'ART doit statuer sur la téléphonie par le câble. "Nous ne nous bornons pas à rendre des avis consultatifs, nous avons également pouvoir, même si nous ne l'avons pas encore exercé, de retenir jusqu'à 3% du chiffre d'affaires d'une société qui ne respecterait pas les règles de la concurrence" souligne JF Hernandez. Il est probable que vendredi, l'ART s'affirme comme un nouvel acteur de poids, à l'instar de la FTC qui poursuit Microsoft puis Intel et bloque la fusion MCI Worldcom.

Alain Simeray

 

Geneviève Vidal

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LMB ACTU est un hebdomadaire d'information sur Internet et l'informatique, diffusé gratuitement par messagerie électronique chaque jeudi, puis archivé dans ce site Web. Edité par le
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